Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Établissement de bains et son alimentation


Établissement de bains et son alimentation ( Présent dans )(1)

au 1erétage un établissement de bains alimenté par deux citernes situés sous le bâtiment et contenant ensemble près de mille hectolitres d’eau. Par arrêté de Monsieur Léveillé , maire de Sancerre en date du 8 octobre 1844, approuvé le 10 octobre 1846 par Monsieur le Préfet du Cher, le Sieur Antoine Lelyon , père de Madame Godelu fut autorisé à recueillir les eaux pluviales découlant du toit de l’église et à les conduire par un canal souterrain suivant la Rue des Trois Piliers jusque dans ses citernes . Les chéneaux à poser autour de l’Église devaient être fournis par lui et entretenus à ses frais. Les fouilles nécessaires pour la pose des tuyaux devaient être faites sous la surveillance de Monsieur Dumont , conducteur des ponts et chaussées et agent voyer (agent voyer cantonal) de la ville de Sancerre et la dépense en résultant à la charge du Sieur Lelyon . Celui-ci s’engageait, en cas d’incendie, à mettre l’eau de ses citernes à la disposition de l’autorité. Ces travaux furent exécutés selon les prescriptions du maire et le Sieur Lelyon recueillit les eaux de l’Église jusqu’en 1853, époque à laquelle, par suite des travaux de macadamisage des rues de la ville et de l’abaissement du sol de la Place Saint Jean ou de l’Église, les tuyaux du Sieur de Lelyon furent mis à découvert et enlevé depuis le coin de l’édifice jusqu’au Carroir de Velours , en face la maison Mertz . Pour retrouver son niveau, le Sieur Lelyon eut été obligé de relever la presque totalité de ses tuyaux. Il préféra, en raison de cette difficulté et de la dépense à faire par la vaincre, tout abandonner. Pourtant, à deux reprises différentes, il {Bonnin page : 313} s‘adressa au conseil municipal pour solliciter le rétablissement de la conduite d’eau aux frais de la ville, se pondant sur l’utilité qu’il y avait à posséder, au sommet de la montagne, au centre de la cité, un immense réservoir qui pourrait être si nécessaire en cas d’incendie et qui lui permettrait d’alimenter en tout temps son établissement de bains , unique à Sancerre. Le conseil rejeta les demandes du Sieur Lelyon . Ce fut une faute en même temps qu’une injustice : Une faute parce que les citernes en question avaient rendu des services énormes dans deux ou trois incendies qui s’étaient produits depuis la concession faite au Sieur Lelyon et qu’elles pouvaient en rendre encore dans d’autres circonstances semblables, surtout en été où les puits de la ville sont presque tous taris. Une injustice parce que sur la foi de la parole donnée, le Sieur Lelyon avait dépensé tant pour la pose de ses chéneaux que pour le conduit souterrain qui amenait l’eau chez lui des sommes considérables et qu’en fin de compte son industrie de fournitures de bains pouvait en souffrir énormément. Le Sieur Lelyon espérant toujours que le conseil reviendrait sur ses décisions, a laissé ses chéneaux après l’Église. Par les temps de pluie et surtout de forts orages, il se perd sur la voie publique une quantité énorme d’eau qui serait bien utile soit au Sieur Godelu , soit aux habitants du quartier de l’Église qui en manquent presque complètement. (2)