Ordonnance de Police (2)
Jusqu’à présent la police à fait tous ses efforts pour la conservation des belles promenades de Porte César. Les vues à cet égard étaient d’autant plus louables qu’elle voulait procurer aux citoyens une agréable jouissance que tant d’autres cités envieraient et conserveraient avec beaucoup de soin. (3)
Mais elle a été mal secondée par ceux de qui elle avait le droit d’un attendre du secours, par les pères et mères surtout qui devraient prendre sur eux de ne pas laisser courir et vaguer leurs enfants journellement dans les promenades, mais qui, ou contraire devraient leur défense de toucher aux charmilles et aux arbres de toutes espèces qui embellissent. Ce charmant lieu et les punir sévèrement quand ils rapporteraient à la maison quelques rameaux ou branches. (4)
Si la police a le droit de faire de justes reproches aux parents, elle est peut être mieux fondée encore à en faire à beaucoup de citoyens qui, au lieu de faire eux mêmes la police et d’empêcher les dégâts qui se commettent souvent sous les yeux par des citoyens de tout âge et de tout sexe, qui se permettent de casser, couper et emporter des branches de toutes sortes d’arbres, voient d’un œil d’indifférence des débits qui devraient exciter leur indignation sans en rien dire. (5)
Le Maire de Sancerre, citoyens, craint devoir ménager cette belle jouissance, défendre les délicieuses promenades que les étrangers voient avec admiration. (6)
Il déclare donc qu’il va y donner tous ses soins et faire surveiller ceux qui y commettent quelques dégâts et ceux qui duraient rougir de honte de faire leurs latrines de ces charmants bosquets et d’y déposer leurs ordures. (7)
Le vœu de tous les bons citoyens est que cette promenade soit conservée et respectée. (8)
Art. 1erEn conséquence, il est défendu à tous particuliers et aux enfants de casser, couper, arracher et emporter aucune branche de charmille, tilleul, arbustes et autres arbres, à peine d’amende et d’être poursuivis à la police. (9)
Art, 2ème Les pères et mères sont civilement garants et imposables des dégâts commis par {Bonnin page : 372} leurs enfants et comme tels ils seront solidairement condamnés en une amende et traduite à la police. (10)
La présente ordonnance sera lue, publiée et affichée. (11)
Fait en la maison commune de Sancerre le 17 messidor an 8 de la République (12)
Le Maire signé : Sarton (13)