Le Sieur Louis Déron dit « Loulou », vieux célibataire, ancien chapelier et fabricant d’encre, originaire de Sancerre, ayant au cours de ses pérégrinations réussi à accumuler 5 à 600 francs, conçut vers 1865 ou 1866, le projet de se construire un petit ermitage et de vivre en vrai solitaire, en philosophe, suivant son expression {Bonnin page : 446}. C’était une tête un peu détraquée et qu’il n’était pas facile de mener. Ses frères et ses autres parents qui habitaient Sancerre essayèrent de le faire renoncer à son projet, mais ils ne purent y réussir. Il se mis donc à l’œuvre. Son pécule fut bientôt absorbé et il dut se contenter d’une hutte dans laquelle il avait peine à se tenir debout et que n’était éclairée que par une petite fenêtre ouvrant sur la route à fleur de terre. Comme faute d’argent il avait été obligé de remettre à plus tard la construction d’une cheminée. Il faillir périr de froid l’hiver qui suivit ses travaux. Sa famille fit des démarches pour le faire entrer à l’Hospice (Hospice Civil), offrit même de payer les frais d’entretien et finalement obtient de l’administration ce qu’elle désirait. Mais notre solitaire préféra souffrir, mourir même plutôt que de quitter ce qu’il appelait pompeusement sa maison. Les prévisions de sa famille se réalisèrent. Il fut trouvé mort un beau matin à la porte de sa cabane, près l’accotement de la route. Cette petite construction qui appartient aujourd’hui au Sieur Maglaire Chigot , bourrelier , est communément appelée la « Cabane à Loulou {E157} ». (2)