Les travaux de construction furent menés assez rapidement par l’adjudicatoire qui était un architecte de Bourges , sous la direction d’un ingénieur qui en avait fait le devis (très probablement le sieur Gendrier déjà nommé). Les ouvriers du pays critiquèrent très vivement le devis et représentèrent à l’ingénieur que la charpente trop plate et que vu la position de l’édifice qui se trouvait sur le sommet de la montagne et exposé à la fureur des vents, surtout des vents d’ouest, il était à craindre que l’intérieur fut inondé par les pluies. Personne n’appuyer ces représentations dictées par l’expérience et l’ingénieur n’en tint aucun compte. Le devis fut suivi de point en point. Ce qui avait été prévu arrive. L’eau pénétra dans l’église de manière à rendre impossible l’exercice du culte et l’office divin fut célébré encore pendant sept années dans la Chapelle des Religieuses de Notre Dame de la Miséricorde . (2)
Monseigneur Georges Louis Phélippeaux (Georges Louis Phélypeaux d’Herbault) qui avait succédé à Monseigneur de Rochefoucaud , voyant que cette situation déplorable pouvait se prolonger encore longtemps s’entendit en 1762 avec Monsieur Dodart , intendant de la province et pour forcer à faire les réparations nécessaires à la toiture et les travaux d’appropriation intérieure, reçu la bénédiction de l’église. (3)
En peu de jours, les travaux les plus essentiels et les plus pressants furent exécutés dans l’église, un autel rustique y fut dressé et le lundi 18 octobre 1762 la cérémonie {Bonnin page : 37} fut fait par Monseigneur Agard Destureaux , doyen de l’Église de Bourges , avec le concours d’un grand nombre d’ecclésiastiques et en présence d’une nombreuse assemblée composée de personnes de la ville et des environs et même d’au delà de la Loire , Monseigneur l’Abbé Poupard , vicaire de Saint Bonnet de Bourges , prononça le discours. (4)
Cette cérémonie fut troublée par une circonstance bien affligeante pour la population catholique de Sancerre, Monsieur Michel Serais , Curé de la paroisse depuis plus de trente huit ans, était alors à l’agonie. Il mourut le lendemain et fut enterré le premier dans la nouvelle église. Son successeur fut Monsieur Poupard sur nommé. (5)
La construction de cette église coûta environ trente huit mille livres aux décimateurs et aux habitants, y compris quatre mille livres pour les travaux d’exhaussement de la charpente qui ne furent exécutés qu’en 1766. Une somme considérable provenant en partie de deux faits par des personnes pieuses de la paroisse, fut aussi employée à son appropriation intérieure. (6)