Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Église Notre Dame les cloches durant et après la révolution de 1789 |
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Par ce qui précède, on voit qu'au moment de la Révolution, la paroisse possédait six cloches. Cinq furent donc, ainsi que je l'ai déjà dit, jetées à cette époque par les fenêtres du Clocher et brisées sur le pavé. Une seule, « Marie Siméon », pesant cinq cent quatre vingt six livres et demi le 19 septembre 1701, fut conservée. (2)
En lisant l'histoire de Sancerre publiée en 1826, sans nom d'auteur, mais qui, au vu et au su de tout le monde est l’œuvre de Monsieur Abraham François Honoré Malfuson , ancien ministre protestant et ancien avoué , à cette époque ardent royaliste, on pourra être étonné de n'y trouver aucune trace des événements qui se passaient à Sancerre, sous la Révolution et notamment ceux que je viens de raconter relativement à la profanation de l'église, mais cet étonnement cessera si l'on veut bien consulter les archives de la Préfecture du Cher, celle de la Mairie (Hôtel de Ville) de Sancerre et principalement le registre des délibérations, questions, motions, pétitions adressés, règlements, opinions et discussions de ma Société des Amis de la Constitution ou Société Populaire et Révolutionnaire de Sancerre, pendant les années 1791, 1792, 1793 et 1794, lequel registre est en la possession de Monsieur Anselme Boutet ancien greffier du Tribunal , desquels documents il résulte qu'en sa qualité d'orateur et de président de ce club, Monsieur Malfusion (Abraham François Malfuson) prenait part à toutes les manifestations politiques et anti-religieuses , chantait des hymnes à la patrie, prononçait des discours des plus révolutionnaires et des plus anti-monarchiques, qui étaient très applaudis etc. etc. Il avait donc tout intérêt en 1826, au moment où il exaltait les bienfaits de la charte et les vertus des descendants d'Henry IV le plus illustré de nos Rois, à passer sous silence toutes ces circonstances où il avait figuré comme auteur. (3)
A ma réouverture des églises, Monsieur le Curé Bourgeois fit rentrer tous les objets et ornements qu'il put trouver dans les maisons particulières et obtient de la municipalité les réparations les plus urgentes. (4)
La voûte des nefs était en bois. Les planches venant à se disjoindre, la poussière tombait assez souvent sur l'assistance et jusque sur le célébrant qui, bien des fois, au moment de la consécration était obligé de garder une de ses mains sur le calice afin qu'aucun corps étrangers en vint à tomber dedans. Malgré bien des réclamations, cette situation se prolongeant jusqu'en 1836, époque à laquelle Monsieur Pény , Curé de Sancerre, homme autant distingué par son savoir et son habilité par la connaissance profonde des hommes et des choses, que par une indomptable énergie et qui avait pris possession de la {Bonnin page : 42} Cure de Sancerre le 29 juin 1835, menaça la municipalité de faire interdire l'église si la voûte n'était pas établie dans d'autres conditions et ce donc le plus bref délai. (5)
L'administration municipale dût, devant cette menace, prendre les mesures réclamées par monsieur le Curé (Antoine Barthélémy Pény) et fit construire la voûte de la grande nef en lattes seulement et les deux petites nefs en briques. (6)
C'est de cette époque que datent pour ainsi dire, toutes les améliorations faites par Monsieur le Curé Pény . Notre église réparée, il acheta successivement ornements, chemin de croix , ostensoirs , dais et quantité d'autres objets à l'usage du culte que beaucoup de grandes églises et même la cathédrale de Bourges pourraient nous envier. (7)