Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Le Grand Abreuvoir |
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Le Grand Abreuvoir qui fait suite aux anciens trous à chaux est un vaste réservoir situé sur le côté gauche de la Rue de Bourges , occupait une superficie de trois ares ou environ et recevant les eaux de la ville par un canal souterrain le reliant au Petit Abreuvoir et passant sous la rue voisine et le rempart. J’ai dit à l’article du Petit Abreuvoir quelques mots des dernières réparations faites aux deux réservoirs. Je ne les répéterai pas ici. J’indiquerai seulement la reconstruction du grand mur longeant la rue, opérée en 1839 par le Sieur Antoine Broux Bernier , entrepreneur, moyennant onze cents francs, prix de l’adjudication prononcée à son profit le 15 septembre même année. Le trop plein du Grand Abreuvoir s’écoule par un canal couvert en partie et situé entre l’emplacement des anciens trous à chaux et les vignes et jardins des Sieurs Pinson Jean Baptiste, Livache Hubert, Bernon Michel et autres. Ce canal, bien qu’étant en certains endroits de l’autre côté des haies et murs de clôture et qu’il pourrait en conséquence être au jour ou l’autre revendiqué par les riverains, appartient à la ville sur tout son parcours. Le Sieur Jules Lauverjat dont la propriété va être décrite ci-après a dirigé les égouts de sa cour et de son jardin dans Le Grand Abreuvoir . Il l’a fait sans aucune droit et peut être contraint de les supprimer à toute réquisition. (2)
Voici l’acte qui constate les droits de la ville : (3)
Entre les soussignés Monsieur Charlemagne Cassier , maire de Sancerre et Messieurs Paul Chavaudret , Auguste Guinon et Auguste Habert , conseillers municipaux de la ville de Sancerre, membres de la commission de l’abreuvoir, d’une part, (4)
Et Monsieur Jules Lauverjat , propriétaire, demeurant à Sancerre, d’autre part, (5)
Il a été convenu ce qui suit : (6)
Par suite de la restauration des abreuvoirs, la commission exige de Monsieur Lauverjat la suppression de l’égout qu’en lui a permis par tolérance d’établir dans Le Grand Abreuvoir pour y déverser les eaux de sa cour . (7)
Monsieur Lauverjat reconnaît que cette exigence est fondée au point de vue du droit et qu’à première réquisition du Conseil Municipal il supprimera cet égout. (8)
Néanmoins comme Monsieur Lauverjat soutient que les eaux déversées par ledit égout sont {Bonnin page : 441} toujours pures et ne contiennent aucun principe délétère, la commission voulant entendre que possible ne lui causer aucune gêne tout en sauvegardant les intérêts de la commune, a consenti à soumettre en conseil municipal le projet d’arrangement suivant qui deviendra définitif si le conseil la ratifie et sera réalisé par acte authentique aux frais de Monsieur Lauverjat . (9)
Monsieur Lauverjat reconnaît qu’il n’a aucun droit à une servitude d’égout sur l’abreuvoir et s’engage à supprimer ledit égout à 1ère réquisition de la commune. (10)
De son côté, la commune de Sancerre, en considération de cette reconnaissance veut bien survenir à demande la suppression de l’égout qu’elle n’exigera qu’autant que les eaux qu’il déverse dans l’abreuvoir pourraient préjudicier à la salubrité des eaux dudit abreuvoir. (11)
Fait double à Sancerre le 5 juin 1873 pour être réalisé par acte authentique après la ratification du conseil municipal. (12)
Signé : Lauverjat , P Chavaudret , Guinon , Habert Auguste et Ch . Cassier , Maire. (13)
La convention ci-dessus ayant été soumise au conseil municipal, fut ratifié pour cette assemblée dans sa séance du 13 juin 1873, mais elle n’a pas été renouvelé par acte authentique. (14)
Le sous seing privé qui se trouve dans les archives de la Mairie (Hôtel de Ville) suffira pour garantir les droits de la ville. (15)