6) Bûche de Noël - terfiau ou truffiau (terfiau) : De toutes les fêtes catholiques, celle de Noël était celle qui se célébrait jadis avec le plus d’élan de le plus d’entrain dans l’intérieur des familles. C’était la veille de Noël que commençaient en réjouissances auxquelles nos pères étaient si fidèles. (2)
Tout d’abord, la ménagère plaçait dans le foyer, au milieu d’un épais lit de cendres, et enguirlandée de branches des bruyère, la plus forte souche du grenier. Ce n’était ni plus ni moins ordinairement qu’une culée de chêne, provenant autant que possible d’un chêne abattu à minuit. Cette maîtresse bûche s’appelait la Cosse de Nau , ancien mots berrichons qui signifiaient Souche de Noël au lieu le terfiau ou truffiau (terfiau), c’est à dire trois feux ou trois foyers. Cette dernière qualification était ainsi donnée parce que a souche étant trois fois plus grosse qu’à l’ordinaire et devant durer trois jours, elle donnait la chaleur de trois feux et trois foyers. (3)
Le terfiau était ordinairement placé dans le foyer au premier coup de la messe de minuit. Le père de famille, après l’avoir aspergé d’eau bénite s’agenouillait, entouré de toutes les personnes de la maison et récitait pieusement le Pater , l’Ave Maria et le Credo , puis il allumait la bûche et terminait la prière en prononçant à haute voix : « In Nomine Patris » ...etc...etc… Le terfiau (tumultuante) devait brûler sans flamme l’espace de trois jours, afin d’entretenir une douche chaleur dans la chambre, où se réunissaient avant et après les offices, mais principalement avant et après la messe de minuit, tous les membres de la famille. (4)
La bûche allumée, la mère de famille conduisait les plus petits enfants à la messe du cossin blanc ou à la chapelle blanche , c’est à dire qu’on les mettait au lit, mais, auparavant, pour sécher leurs pleurs, elle leur faisait placer dans l’âtre rayonnant, sur les deux extrémités de l’énorme bûche leurs petits sabots ou leur promettent qu’à minuit le petit Enfant Jésus (Jésus-Christ) ne manquerait pas de venir y {Bonnin page : 26} déposer quelques présents. En effet, pendant qu’ils dormaient l’aïeule y glissait des fruits, des jouets ou des gâteaux. On appelait les gâteaux des Naulets . C’étaient des petites galettes qui représentaient d’une manière informe l’Enfant Jésus (Jésus-Christ) qu’on appelait même le Petit Naulet (naulets), ainsi qu’on le voit dans le vieux Noël Berrichon qui est encore actuellement connu de tout le monde : (5)
J’ai vu chanter le Rossignol (6)
Qui chantait un chant si nouveau (7)
Si haut, si beau, si raisonne-au (8)
Qui m’y rompait le texte (9)
Tant il quacquetait (quacqueter), flageolait (flageoler) (10)
Pour aller voir naulet (naulets) (12)