Immédiatement après la maison Raimbault se trouve le café tenu par le Sieur Eugène Moreau dit « Tutu ». C’est une des maisons les plus considérables de la ville tout par son importance comme habitation que par les souvenirs qui s’y rattachent. Sa façade qui se trouve vis à vis les maisons Augendre et Cassier , était autrefois surmontée d’un pignon énorme qui a été abattu au commencement de ce siècle ou à la fin du siècle dernier. Un couloir qui est placé au centre de cette façade, conduit le public dans la salle du café , après avoir laissé la cuisine sur la gauche et une petite chambre sur la droite. Cette salle de café est très belle comme capacité et comme ornementation. Le mobilier est même luxueux pour une petite ville de province. Derrière cette salle s’en trouve une autre de moindre grandeur qui ne sert guère que les jours de foires et de fêtes publiques. Au 1erétage sont de belle pièces dont deux ont été pendant plusieurs années affectées aux réunions des membres du cercle littéraire établi en cette ville, lesquels payaient à cet effet un loyer annuel de quinze cents francs à Monsieur Marion qui fournissait le mobilier, le chauffage et l’éclairage et un garçon spécialement attaché au cercle. Une cour située entre le bâtiment présentement décrit et ma maison de la Place Saint Jean , qui joute cette cour par derrière, contient différentes petites constructions telles que lieux d’aisances, poulailler, bûcher , etc.. L’entrée de la cave se trouve dans cette {Bonnin page : 315} cour sur laquelle ouvrent encore une porte située à peu près au centre de la salle de café , toutes les fenêtres et une porte communiquant avec la cuisine. Au fond de cette cour et au nord, se trouve un passage, voûté dans lequel est l’escalier conduisant aux salle du 1er étage qui étaient autrefois affectée aux réunions du cercle. Après avoir franchi ce passage voûté on se trouve dans une autre cour assez longue, mais très étroite, plantée de deux rangées de tilleuls et débouchant par une porte cochère sur la Rue Saint Jean . Sur le côté droit, après la sortie du passage est un petit jardinet dépendant de la maison. (2)