La Rue Saint Jean commence à la Place du Puits Saint Jean et se termine à la Place sud de la Halle . (2)
Elle doit son nom à la proximité où elle se trouve de la place voisine, ancienne Place de la Poterie , au milieu de laquelle est le puits dit de « Saint Jean » (Place du Puits Saint Jean), ou bien encore à cette circonstance qu’elle conduisait du quartier de la Halle à l’Église Saint Jean . (3)
La première maison de la Rue Saint Jean , qui se trouve être la 4ème à partir du coin de la Place de l’Église (Place Saint Jean), à droite,en allant à la Halle , est habitée en ce moment par le Sieur Jules Josselin , tourneur sur bois . Elle appartient au Sieur Louis Salmon , postillon , déjà propriétaire de la maison voisine (au sud-ouest) qui l’a acquise en 1874 de la Veuve et des héritiers d’Auguste Galopin , peintre en bâtiment. Les époux Galopin l’habitaient depuis 1863, époque à laquelle ils l’avaient acquise des héritiers de Joseph Preschiag ou Préchiac, tailleur d’habits, d’origine autrichienne, qui interné à Sancerre vers 1805, comme prisonnier de guerre, s’y était marié et établi comme maître tailleur . (4)
La maison qui suit est édifié au fond d’une cour assez profonde et n’a pas de pièces propres à l’habitation au rez de chaussée. A droite d’un grand escalier de pierre qui conduit au 1erétage s’ouvre la porte de la cave et l’entrée d’une petite pièce servant d’atelier de menuiserie au propriétaire actuel le Sieur François Ricard dit « Thionville ». A gauche et l’entrée d’une écurie assez vaste au fond de laquelle est un escalier communiquant avec les chambres du 1er étage. Au sommet de l’escalier principal établi sur la cour est la porte donnant accès dans les chambres dont il vient d’être parlé. Les sculptures qui ornent cette porte et les fenêtres dénotent que la maison date au moins du 16ème siècle. Ce corps de bâtiment est exploité comme auberge depuis plus de quarante ans, tant par le Sieur Ricard sur nommé que par son père le Sieur Nicolas Ricard dit « Thionville » qui y exerçait au même temps la profession de perruquier . Il contient au 1er étage entre un petit cabinet sur la droite, deux énormes pièces l’une au dessus de l’écurie, l’autre en haut de l’escalier. Dans cette dernière est une forte belle cheminée sculptée qui date du XVII siècle. Au centre du manteau de cette cheminée est un écusson qui mérite une description particulière. Sous un chevron se trouve un oiseau dont il est assez difficile de préciser l’espèce. Comme il tient un rameau dans son ban, on peut présumer qu’il doit figurer la colombe de Noé rapportant sa branche d’olivier. Sur le côté droit est une main ouverte et sur le côté gauche une sort d’aile d’oiseau. (5)
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Cette maison avait été acquise par le Sieur Nicolas Ricard , il y a 18 ou 20 ans du Sieur Pierre Girault , dont il sera question plus loin, lequel vu l’a possédée qui peu de temps, un {Bonnin page : 247} mois à peine, et qui lui même l’avait acquise vers 1857 de François Michel Paudas , sellier carrossier , Place de la Halle . Elle provenait à celui-ci d’acquisition faite en 1838 de Jean Neveu dit « Manette », de Verdigny . Antérieurement à cette époque elle avait appartenu à Madame Veuve Dalligny , qui l’habitait avec son parent Monsieur Billaçois de Vinon , sourd muet, le dernier représentant de cette famille de Billaçois , si nombreuse et si considéré à Sancerre, au siècle dernier. Madame Dalligny la tenait très probablement d’un des membres de la famille Perrinet . Car l’écusson , dont je veux de donner le croquis représente les armoiries de cette famille. J’ai lieu de croire qu’au temps du siège elle dépendant de la maison d’André Johanneau , gouverneur de Sancerre (voir la Rue des Trois Piliers ) (7)
A la suite de la maison Ricard est une cour plantée de tilleuls conduisant à la maison du Sieur François Galopin , rentier à Saint Satur , actuellement habitée par le Sieur Eugène Moreau , cafetier et qui sera décrite à la Rue des Trois Piliers . (8)
Une maison à un étage dans laquelle est installée une boulangerie trouve par le Sieur Alexandre Boin , suit la cour ci dessus. Elle appartient au Sieur Pierre Patient Alaberte , horloger , demeurant à Paris , Rue Saint Denis n°154, qui l’a acquise en 1862 de Pierre Cassier dit « Tesson », boucher , Place de l’Église (Place Saint Jean). Celui-ci la tenait par acquisition faite en 1851 de Jean Baptiste Leguay , menuisier et d’Angélique Alanor , sa femme et elle provenait à cette dernière de Marie Anne Léger sa mère, Veuve Alanor ,qui la possédait depuis 1820. (9)
Une maison dans laquelle est installée une boucherie et n’ayant qu’un rez de chaussée surmonté d’une mansarde fait suite à la maison qui vient d’être décrite. Une cour en dépendant et dans laquelle sont une écurie et une tuerie sépare cette maison de la suivante. Le tout est occupé par le Sieur Antoine Maximilien Musard Chigot dit « Bonnin », boucher et appartient au Sieur Vincent Guyot , cafetier et aubergiste , rue et maison des Trois Piliers comme acquéreur en 1861 des héritiers du Sieur Raimbault Bonnet dit « Pantoufle » qui la possédait depuis 1839. Antérieurement à cette époque elle appartenait à Jean Bonnet dit « Paleron », boucher . Elle fut longtemps habitée à titre de location par le Sieur Joseph Rey , menuisier , ancien soldat de l’armée d’Égypte , chevalier de la Légion d’Honneur qui y tenait un débit de tabac . (10)
La maison suivante, qui est divisée actuellement en deux portions, n’en formait qu’une précédemment. Celle de ces portions qui joute la propriété ci-dessus est aujourd’hui inhabitée et appartient à Michel Alexandre Langlais , cordonnier et ménétrier , Rue Johanneau . Comme l’ayant acquis vers 1869 des héritiers de Jean André Bedu , horloger . L’autre portion qui est habitée par son propriétaire, le Sieur Auguste Imbert Palisson , cordonnier , lui appartient comme l’ayant acquise en 1866 de Jeanne Brugère Veuve de Jean Bourgeois , demeurant alors à Bourges , laquelle la tenait aussi par acquisition faite en 1854 de Jean André Bedu , sur nommé. Le tout avait été acquis en 1836 par ce dernier de Guillaume {Bonnin page : 248} Leguay , épicier , qui la tenait depuis 1832 de Jacques Thomas dit « Bompierre », vigneron , Rue du Puits Poulton . (11)
Une autre maison actuellement occupée par la née Alide Robert Veuve d’Amédie Habert , marchande de bonneterie et appartenant aux héritiers du Sieur Guillaume Leguay , sur nommé, fait suite. Elle provenait à ce dernier de même Jacques Thomas dit « Bompierre ». Longtemps elle a été occupée à titre de location par les Sieurs Alexis Josselin et Pierre Chabin , tous deux bouchers . (12)
La maison qui suis appartenant au Sieur Tixier Déron , marchand chapelier , ayant sa devanture sur la Place de la Halle , ne sera pas décrite ici. (13)
En suivant le côté gauche de la Rue Saint Jean depuis la Place du Puits de Saint Jean , on trouve. (14)
La maison du Sieur Isidore Huet déjà décrite à l’article de cette dernière place. (15)
Celle du Sieur Agnan Dherbier , ancien huissier au ministère de la Marine et des Colonies et précédemment valet de chambre de Monsieur le Baron Hyde de Neuviille, laquelle dans le principe n’en formait qu’une seule avec celle du Sieur Huet . Cette maison conserve encore à l’étage supérieure en face la cour du Sieur Ricard dit « Thonville » une fenêtre à morceaux de pierre, qui constate son ancienneté. Elle a sortie sur la Rue Fangeuse par la porte d’un petit magasin se trouvant au dessous d’une cour commune avec le Sieur Huet . Monsieur Dherbier qui était marié à la Dame Jeanne Michaud , avait acquis cet immeuble de sa belle mère Jeanne Charles , Veuve de René Michaud , ancien secrétaire de la Mairie (Hôtel de Ville) de Sancerre. Ce dernier s’en était rendu acquéreur antérieurement à 1823 de Claude Menouillard , chapelier et de Marie David , sa femme qui la possédaient par acquisition, faite le 29 novembre 1790, devant Maître Girault , notaire à Saint Satur , de Marie Monique Colleau , Veuve de Paul Étienne Mativet , sergent royal. (16)
Une autre maison, dans laquelle est exploité un cabaret ayant pour un signe à la bonne foi, aura deux mains l’une dans l’autre, appartenant au Sieur Louis Semelet dit « Gosse », qui l’habite. Elle lui provient d’acquisition faite vers 1871 ou 1872 de Napoléon Boucher dit « Polon », tonnelier et cabaretier , qui l’avait lui même acquis vers 1837 de Louis Pinon Simon , de Cosne (Cosne sur Loire). Celui-ci l’avait aussi acquise vers 1833 de François Millet , vigneron à Saint Satur , qui la possédait alors depuis plus de dix ans. Elle se prolonge jusqu’à la Rue Fangeuse sur laquelle elle a une sortie par la porte d’une écurie se trouvant au dessous des salles du fond, qui, en raison de la différence de niveau entre les deux rues, sont au premier étage dans la Rue Fangeuse et au rez de chaussée dans la Rue Saint Jean . (17)
Une maison appartenant depuis 1866 ou 1867 au Sieur Sébastien Porcher , filateur de laine , qui l’habite et dans laquelle il a établi un manège tourné par un cheval et faisant mouvoir ses métiers. Son magasin (Magasin de laine) de vente est dans la Rue Saint Jean , son manège et ses broches sont installés dans un corps de bâtiment construit en 1873 et ayant un rez de {Bonnin page : 249} chaussée et deux étages sur la Rue Fangeuse . Avant cette dernière époque l’emplacement de ce bâtiment était occupé par une écurie et deux petites chambres au dessus, plus un couloir longeant la maison Semelet « Gosse » précédemment décrite et conduisant à la portion située sur la Rue Saint Jean . Percher s’en est rendu acquéreur comme je suis de l’indiquer vers 1866 ou 1867 du Sieur Adolphe Lejay , rentier , demeurant alors à Saint Jean de Braye près Orléans et avant boulanger pâtissier dans la maison présentement décrite. Celui-ci la possédait depuis 1847 et elle lui provenait du Sieur Bressolier , maçon à Veaugues . Au commencement du siècle elle appartenait au Sieur Jacques Meunier dit « Langleux », négociant . (18)
De 1848 ou 1849, époque à laquelle le Sieur Lejay , quitta cette maison pour aller habiter Saint Jean de Braye jusqu’au moment où le Sieur Porcher vint en prendre possession, elle fut occupée à tiret de location par les Sieurs Prosper Boileau et Augustin Terrier , confiseur . (19)
Un autre corps de bâtiments s’étendant également de la Rue Saint Jean à la Rue Fangeuse , ayant sa façade et sa principale entrée sur la première de ces rues et ses remise et écuries sur la seconde, servant d’auberge et ayant pour enseigne : « Au Bœuf ». Cette auberge est l’un des établissements les plus en vague de la ville. C’est le rendez-vous des ouvriers désœuvrés et plus d’un y a déjà laissé, avec sa réputation, sa santé, son avoir et celui de sa famille. Ce corps de bâtiment appartient au Sieur Pierre Girault dit « le Binon » qui l’habite depuis plus de vingt cinq ans. Il l’a acquis du Sieur André Theurier et d’Anne Bordier , son épouse, qui avaient aussi tenu longtemps l’auberge et y avaient fait fortune. Ces derniers s’en étaient rendus acquéreurs vers 1842 d’Achille Berger Marion , propriétaire à Pouilly sur Loire dont la femme l’avait héritée vers 1837 de Claude Marion , son père, qui tenait également l’auberge . (20)
Une maison appartenant aujourd’hui à Madame Hortense Theurier époux d’Abraham Habert , dont le rez de chaussée est séparé en deux portions par un passage traversant cette maison et allant aboutir à la Rue Fangeuse , exactement en face la Rue des Trois Barbots . Ces deux portions sont occupés par le Sieur Gustave Déron , coiffeur et débitant de tabacs . Le 1erétage est occupé, de cette année seulement, par le Sieur Alexandre Pain , marchand de vin en gros et l’était auparavant par les anciens propriétaires de l’immeuble les époux Theurier Bordier , sur nommés. Derrière cette maison se trouve une cour dans laquelle est l’entrée d’une autre maison, appartenant à la même propriétaire, édifiée sur la Rue Fangeuse et rattachée à la précédente par un petit bâtiment existant sur la droite. Le rez de chaussée de la maison de la Rue Fangeuse est occupé par des écuries et les deux étages par différents locataires. Cette dernière maison a été construite sur l’emplacement d’un jardin qui existait encore en 1823. Au dire d’un vieillard que j’ai consulté à cet effet, le passage qui traverse la maison était anciennement un tronçon de la Rue Johanneau , qui, il y a trois siècles, conduisait directement de la Tour à la Rue des Trois Barbots , après avoir traversé également la Rue des Trois Piliers , la maison du Sieur Habert Bernon où est exploité l’ « Auberge de la Comète », sur l’emplacement du {Bonnin page : 250} corridor qui de cette dernière rue conduit à la grande cour par derrière, la dite cour, puis après avoir fait un crochet sur la gauche, celle du Sieur Vincent Guyot , qui y fait suite, la Rue Saint Jean , l’emplacement de la maison actuellement décrite et le jardin sur lequel a été contrainte la maison de la Rue Fangeuse . Ces deux maisons proviennent à Madame Habert Theurier de ses père et mère André Theurier et Anne Bordier , déjà nommés, acquéreurs en 1837 d’Achille Berger , qui avait lui même acquis en 1831 la maison de la Rue Saint Jean et le jardin en dépendant de Mademoiselle Marie Jeanne Raimbault qui la possédait depuis plus de deux ans. (21)
Une autre maison comme sous le nom de « Café Habert », comprenant sur le devant de la rue, à gauche, une cuisine, à droite un petit salon (ces deux pièces séparées par un corridor). A la suite une très belle salle se prolongeant jusqu’à la Rue Fangeuse . Au dessus de la cuisine et du salon sont les pièces d’habitation. Un escalier en pierre ouvrant sur le côté gauche du corridor et proche la porte de la grande salle du café , descend dans une tourelle et aboutit à une cour ayant sortie sur la rue Fangeuse par une porte cochère partant le millésime de 1792. Ce café est le plus fréquenté de la ville et le mieux tenu. Il est exploité en ce moment par Monsieur Ernest Habert , le fils du propriétaire de l’immeuble. Monsieur Antenor Habert et Madame Alexandrine Lejay , qui l’on aussi exploité longtemps. Cette propriété provient à Madame Habert Lejay d’Alexandre Lejay , son père, marchand qui l’avait recueillie dans la succession de sa mère la Veuve Louis Lejay , marchande de toiles (22)
Enfin la dernière maison de la rue, dans laquelle est installé un commerce d’épicerie appartenant à Madame Césarine Leguay , épouse de Jules Raimbault , demeurant à Paris , Rue Poncelet, 23. Un petit auvent couvert en tuiles, datant très probablement de plusieurs siècles et indiquant que cette maison était autrefois comme aujourd’hui une maison de commerce, se trouve au dessus de la devanture de la boutique et garantit les marchandises exposées au dehors. Le fonds d’épicerie appartient personnellement à Mademoiselle Camille Raimbault , fille mineure des propriétaires de la maison, qui le fait valoir avec m’aide d’une vieille domestique , la née Eugénie Cherrier , qui est dans la famille et dans la boutique depuis plus de trente ans, Madame Raiimbault a recueilli cette maison dans la succession de son père Guillaume Leguay , épicier , décédé le 1er juillet 1873, qui l’avait acquise du Sieur Charles Cadier , percepteur à Henrichemont . (23)
Deux immeubles séparent cette maison de la Rue des Juifs , mais comme ils ont leurs façades sur le Place sud de la Halle , c’est là seulement qu’ils seront décrits. (24)