Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Le café lieu de rassemblement des Républicains avant leur dissolution |
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En 1851, il était dirigé par Madame Céline Métivier Veuve d’Alphonse Pierre Lornière . Sa clientèle était à peu près nulle. C’est ce qui l’avait fait choisir par les Républicains avancés de ce temps là pour lieu de réunion. Aucun intrus ne voyait leurs faits et gestes n’entendait leurs propos et ils étaient là aussi tranquilles que le Moulin à Vent de Bué , au milieu du Bois des Garennes ou dans les Carrières du haut de Bouffant où ils avaient l’habitude de se réunir. Mais au commissaire de police , le né Gaucher , je crois, eut l’idée de voir ce qui s’y passait et signala le « Café National » à l’attention de l’autorité, comme étant le lieu de rendez-vous des démagogues. Un grand bouquet organisé dans cet établissement par ces derniers, sous le prétexte de fêter je ne sais quel anniversaire, mais en réalité pour se compter et arrêter la participation qu’ils devaient prendre dans le mouvement qui se préparait et qui devait éclater le 12 octobre suivant, fut interdit par arrêté du Préfet du Cher conçu dans ces termes : (2)
République Française, (3)
Liberté, Égalité, Fraternité (4)
Nous, Préfet du Cher, (5)
Vu la lettre en date du 19 de ce mars par laquelle Monsieur le Maire de Sancerre nous fait connaître qu’un banquet pouvant compromettre la tranquillité publique doit avoir lieu à Sancerre, (6)
Vu la loi du 19 juin 1849, prorogée par celles du 8 juin 1850 et 21 juin 1851, (7)
Vu les instructions de Monsieur le Ministre de l’Intérieur, (8)
Arrêtons : (9)
Art 1er Le bouquet qui doit avoir lieu à Sancerre dans la salle du Café National est formellement interdit. (10)
Art 2ème Monsieur le Sous-Préfet de Sancerre est chargé de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’exécution du présent arrêté dont l’expédition lui sera transmises (11)
Fait à Bourges les jour, mois et an ci-dessus (12)
Le Préfet du Cher, Signé Meunier (13)