Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Maladrerie de Saint Lazare |
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Les renseignements qu’il m’a été possible de me procurer touchant les bâtiments de la {Bonnin page : 427} Maladrerie de Saint Lazare ou Saint Ladre se réduisant malheureusement à bien peu de chose. Je sais seulement que l’établissement se composait de deux gros bâtiments dont l’un joutait l’ancien Chemin de Bourges et de la Chapelle qui se trouve entre eux deux. Cette chapelle qui était de dimensions assez restreintes était surmontée d’un clocheton très aigu. L’un des bâtiments servait très probablement d’habitation aux religieux et l’autre d’hôpital. (3)
Je joins ici pour la commodité du lecteur un plan indiquant les nouveaux bâtiments et la position des anciens. (4)
D’après Monsieur Poupard , la Maladrerie (Maladrerie de Saint Lazare) ou Léproserie de Sancerre, fut fondée au 14ème siècle, au moment de cette cruelle peste qui emporta les deux tiers des habitants de la terre. Je le croix plus ancienne et je place au 11ème siècle l’époque de sa construction. Si elle n’était pas contemporaine de celle de « Bois Vert », elle a dû être construite peu après la destruction de celle-ci car {Bonnin page : 428} ainsi qu’on le verra ci-après elle était chargée de recevoir les lépreux de cet antique Hôpital (Maladrerie de Saint Lazare). Ce bâtiment a péri de vétusté faute de réparations, mais la Chapelle subsista jusqu’en 1561, époque à laquelle elle fut ruinée par les huguenots. La maladrerie était desservie par des hommes de bien appelés les Chevaliers de Saint Lazare dont l’ordre fut réuni à celui des Chevaliers de Rhodes par une bulle du Pape Innocent III . Le revenu de cet établissement fut plus tard réuni à celui de la Fabrique de l’Église Saint Jean de Sancerre . (5)
André Descroix , principal du Collège (Collège Communal) en fut le fournir par acte du 1eravril 1637, reçu par Maître Louis Paulin , notaire à Sancerre, à la charge par lui d’y admettre les lépreux, les bâtiments de la Léproserie de « BoisVert » ayant été détruite. Cette convention n’avait pas eu lieu sans difficultés. Le Sieur Descroix se prétendait légalement et régulièrement pourvu du revenu de la Maladrerie et Léproserie de Saint Ladre , en vertu des provisions à lui données par le Roi sur la proposition de Monseigneur le Cardinal Archevêque de Lyon , grand aumônier de France, mais menacé d’un procès par la fabrique de l’Église Saint Jean (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre) Il reconnut les droits de celle-ci, qui était représentée par son procureur fabricien maître François Myjonnet , Avocat au parlement et notaire à Sancerre, se désista et départit de tous les droits qu’il pouvait avoir son ladite Léproserie, dépose entre les mains dudit Myjonnet les lettres et provisions par lui obtenues du Roi et s’engagea à payer comme fermage à la fabrique (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre) la somme de soixante livres. (6)
A son départ de Sancerre arrivé la même année, le bail fut renouvelé et consenti à son successeur Louis Hersillon , aussi principal du Collège (Collège Communal) moyennant soixante trois livres par an. (7)
J’aurais bien désiré copier ici le bail consenti au sieur Hersillon que j’ai eu ce moment entre les mains, mais avec le temps et par suite de l’altération de l’encre, des phrases entières sont devenues illisibles et je craindrais que cet acte ainsi mutilé n’ai pas beaucoup d’intérêt pour le lecteur. (8)
En 1672, un édit de Louis XIV rendit aux Chevaliers de Saint Lazare l’administration des Maladreries. Celle de Sancerre fut contestée et finalement fut revenu aux Chevalier de Saint Lazare du Mont Carmel en 1680, Louis de Ferrière , capitaine au régiment de Forez en fut le commandeur en 1690. Enfin, après la mort de Louvois grand maître de cet ordre, la Maladrerie de Sancerre fut unie à l’Hôtel Dieu de Bourges en 1692, à la charge d’y recevoir un pauvre malade de notre ville. (9)