Description de Sancerre de Léopold Bonnin : En 1849 Opposition du déplacement du cimetière au Putet de Madame la Marquise |
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En 1849, l’administration municipal de Sancerre, mise en demeure de transférer le Cimetière de la Porte César dans un endroit plus spacieux et moins approché des habitations, avait choisi à cette effet le champ de Putet . Madame la marquise de Talhouët (Françoise de Talhouët Duchesse d’Uzès), entassa opposition sur oppositions tout auprès du Préfet qu’auprès du Ministre de l’Intérieur d’alors, pour empêcher la réalisation de ce projet. Le conseil municipal persista de son côté avec la plus grande énergie. (2)
Les considérations invoquées par Madame le Marquis de Talhouët (Françoise de Talhouët Duchesse d’Uzès) étaient puériles, excessivement exagérées pour ne pas dire plus et dans tous les cas de nulle valeur. Ainsi elle disait dans une plainte déposée au Ministre de l’Intérieur (3)
Que l’emplacement choisi pour le cimetière se trouvait précisément en face de l’un de plus beaux quartiers de la ville, celui de la Porte Oison , (4)
Qui devait prendre le plus grand développement par suite de la récente amélioration du chemin. (5)
Que les maisons de ce quartier construites en amphithéâtre auraient constamment la vue sur le cimetière placé en quelque sorte à leurs pieds. (6)
Qu’il en serait de même de la promenade publique, de son parc et de son château qui auraient aussi en vue chaque jour et à tous les instants un lieu qui présente les penses les plus tristes et les plus lugubres. (7)
Qu’au milieu de ce champ était une fontaine qui, bien que dépendant de la propriété, fournissait de l’eau à toute la ville, laquelle eau viendrait à se corrompre. (8)
Que les nuisances putrides et délétères qui s’échapperaient du cimetière, poussée par les vents du sud et sud-ouest, dans les temps chauds et caniculaires, s’échaufferaient et monteraient vers le quartier de la Porte Oison , au grand préjudice de la santé des habitants, (9)
Elle donnait enfin pour dernière raison celle indiquée déjà au chapitre du château de Sancerre et relative au manchon de L’Escargot et aux ruines de l’Église de Saint Romble . (10)
Toutes ces considérations auxquelles les habitants ne s’arrêtèrent pas un seul instant tout elles leurs paraissaient absurdes et données de fondement, furent {Bonnin page : 450} habilement exploitées en haut lieu et lorsque l’affaire fut portée du Ministère de l’Intérieur au Conseil d’État, la cause de la ville était déjà perdue. En effet, par arrêt du 8 mai 1852, la section dudit Conseil pour l’Intérieur, l’instruction publique et les cultes donna gain de cause à Madame de Talhouët (Françoise de Talhouët Duchesse d’Uzès). (11)
A vrai dire, la ville de Sancerre n’avait pas beaucoup à se plaindre de cette décision, l’emplacement choisi n’étant qu’à moitié convenable à cause de son éloignement de l’église et du Temple protestant et principalement des hameaux d’Amigny et Chavignol (ce dernier faisait alors partie de la paroisse de Sancerre). (12)
Le corps municipal blessé dans sa dignité, démissionna en masse, maire et adjoints en tête, dans la séance du 12 juin 1852, à la suite de la lecture faite par le Maire de l’arrêt du Conseil d’État sur daté. Deux conseillers seulement, les Sieurs Jean Maréchal Choisette et Jean Delaporte , tous deux vignerons , qui se trouvaient absents de cette séance, conservèrent leur mandat. Le 1eradministra seul la commune, jusqu’au 13 septembre suivant en qualité de conseiller municipal faisant fonction de Maire. (13)