La Rue de la Porte Oison commence au point de réunion des Rues des Petits Remparts du Four Banal et du Collège et se termine à la Porte de Ville appelé Porte Oison . (2)
L'origine de ce dernier nom n'est pas connue. (3)
La 1ère maison que l'on rencontre sur sa droite en pénétrant dans cette rue par celle du Four Banal est très ancienne ainsi que l'attestent deux fenêtres à meneaux de pierre très bien conservés, particulièrement celle du 1er étage et une petite niche située proche l'encoignure nord-ouest qui a d'abriter une statuette de la Sainte Vierge ou de Sainte Madelaine . Cette maison appartient aujourd'hui à deux propriétaires. L'un, celui qui occupe ma portion ayant son entrée par la Rue des Petits Remparts et le Sieur Auguste Jallot , aussi vigneron . (4)
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Avant 1788, cette maison était une auberge comme sous le nom d' « Auberge de la Madelaine » et appartement à Veuf Louis Thibault , originaire de Thauvenay , à Marie Habert , sa femme et à Anne Habert , Veuve Guionnat, sa belle mère. Les petits enfants du Sieur Thibault se la partagèrent le 28 juillet de ladite année 1788, par acte reçu Maître Préponnier , notaire à Sancerre. (6)
La portion ayant sa façade sur la Rue de la Porte Oison fut achetée de l'un d'eux, le Sieur Jean Vattan dit « Petit », vigneron à Ménétréol sous Sancerre par Jean Lognon , dit « le Noir » aïeul du propriétaire actuel suivant acte reçu en 1825 par Maître Clérault notaire . Au décès dudit Jean Lognon , elle échut à son petit fils sus nommé, par représentation d'Edme Lognon son père, mort en 1828. (7)
{Bonnin page : 121} (8)
A la suite de la maison Lognon se trouve un petit bâtiment ayant appartenu au Sieur Henry Jacquet père, berger à Sancerre et dépendant aujourd'hui de la propriété de Madame Morot qui va être ci-après décrite. Ce petit bâtiment n'est séparé de la maison Morot qui par un passage qui donne accès de la rue au jardin situé derrière cette maison et qui est fermé par une grande porte de fer. (9)
La grande maison qui suit et qui porte le nom de « Bellerue » en raison de la vue splendide dont on y joint sur le cours de la Loire et le département de la Nièvre appartient actuellement pour moitié à Madame Pauline Rouger Veuve de Gabriel Frédéric Guillaume Désiré Morot , ancien Président du tribunal de Sancerre, conseiller municipal de cette ville, membre du conseil de fabrique (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre), administrateur de l'Hospice (Hospice Civil) et du Bureau de Bienfaisance , conseiller général du département du Cher et pour l'autre moitié à ses trois enfants. (10)
1er Madeleine Edmée Morot , épouse de Monsieur Gallon , ingénieur de la marine au port de Lorient, (11)
2ème Madeleine Alice Morot , épouse de Monsieur Gustave Lavalard , propriétaire à Sancerre et à qui appartient la terre de Chalivoy , (12)
3ème et à Monsieur Georges Morot , étudiant en droit à Paris . (13)
Monsieur et Madame Morot l'auraient acquise en 1851 de Monsieur Arthur Simon Miron , Juge au tribunal de Sancerre, qui on était lui même devenu propriétaire par suite d'une acquisition faite de Jules Joseph Marie Antoine Curtet , propriétaire à Sury Près Léré , anciennement marchand à Sancerre, Place de la Halle , moyennant 10000 francs, suivant acte reçu Gendron , notaire à Léré en juin 1839. Monsieur Curtet la tenait de Monsieur Elie Dugenne père, officier de santé à Sancerre, qui la posséda fort peu de temps. Elle provenait à ce dernier de Monsieur Simon Larochère de Bourges . (14)
Elle fut habitée et possédée antérieurement à 1807 par Milord Jhonn Nairne Comte de Nairne, Pair d’Écosse et ses trois enfants Thomas Nairne , Clémentine Nairne et Henry Nairne , qui s'étaient réfugiés en France en 1752, à la suite du Roi Charles Edmond Milard Nairne avait pu sauver et apporter avec lui une partie de sa fortune et obtenir une pension du Gouvernement Français par les nombreux amis qu'il avait à la cour. Aussi fut-il la providence des nombreux écossais ses compatriotes qui l'avaient accompagné à Sancerre et qui étaient presque sans ressources. Les Mepherson , les Mac Donald , les Macnab , Carnaguay de Boyae , Murray , Austin , Sympille , Dalmahoy , Alccok , Saunders , Aughart , Marizon , Graham de Gartnave , Pastafiels , Maxned , Macleod , Gib et autres y trouvèrent toujours bon accueil. (15)
Après la maison Morot se trouve un petit bâtiment construit par le Sieur Paul Petitbon fils marchand vannier sur les anciennes murailles de la ville. (16)
Le jardin et la maison qui suivent appartiennent au Sieur Vincent Galopin , tisserand et lui proviennent de la succession de Mathieu Galopin , aussi tisserand et d'Anne Thirot , son père et mère décédés il y a quelques années, qui les avaient eux mêmes acquis de Bazile Desmarquais père, bourrelier , Place de la Halle . (17)
{Bonnin page : 122} (18)
On trouve ensuite le petit enclos appelé la loge. Cet enclos composé seulement d'un jardin ou terrasse, de peu d'étendue, ayant vue sur la val de la Loire et d'un petit bâtiment en arrière de cette terrasse joutent la rue, cet actuellement affermé (affermer) moyennant 60 francs par an au Sieur Gustave Clermontet , marchand d'étoffes au Carroir de Velours . (19)
Après le jardin de la Loge et vis à vis l'escalier dite Rue des Degrés , se trouve un autre jardin appartenant aussi à Monsieur Macnab et qui n'est renfermé de murs que depuis peu d'années. Plus loin se trouve un petit emplacement renfermé par une clôture en bois appartenant à Madame Veuve Morot , propriétaire de la maison de « Bellevue ». Au temps heureux où je fréquentai l'école mutuelle et plus tard le Collège (Collège Communal), c'est à dire de 1842 à 1850, il n'y avait là que des trous à fermier, sur lesquels les élèves étaient tout le temps des récréation à sauter et à se bousculer. Notre bonheur était d'apprendre nos leçons juchés sur un pan de mur de ville, la terrasse qui existe aujourd'hui n'était pas encore construite, les jambes pendantes au dessus des vignes. C'est à dire à 8 à 10 mètres de hauteur au lieu de descendre après le mur en nous aidant des pieds et des mains pour cueillir du carafé ou giroflée sauvage jaune qui y croit en abondance, au risque de se casser cent fois le cou sur les décombres se trouvant au pied des vieilles murailles. Heureusement que l'enfance ne voit pas le danger, car elle serait moins hardie et ils arrivèrent beaucoup plus d'accidents. A ma connaissance, un seul écolier dont je ne me rappelle plus le nom a opéré cette dégringolade, mais les écoliers ont comme les usagers une providence qui les protégé. Celui dont je parle était tombé non par sur les pierres où il se serait aplati ou bien sur les charniers de la vigne où il se serait empalé, mais sur un petit carré de terrain fraîchement pioché, n'a en d'autre mal qu'une légère déchirure à la fesse et une peur atroce. (20)
Deux autres petites maisonnettes suivent. Elles sont construites sur le mur de ville et appartiennent la 1er au Sieur Étienne Roblin Thuault , vigneron et la deuxième au Sieur Philippe Pagnard , couvreur . Toutes deux se trouvent en dehors de l'ancienne enceinte de la ville. (21)
La Porte Oison se trouvait immédiatement avant la 1er de ces deux maisons. Il est facile du reste de s'en convaincre, le côté droit de cette porte, en entrant en ville par le chemin venant de Saint Romble , existant encore en entier. Deux tourelles se trouvant l'un à droite et l'autre à gauche de cette porte en défendaient l'autre. Ces tourelles s'appelaient couramment les posteaux . Ce nom de posteaux a été aussi donné aux vignes environnantes qui sont situés dans les climats de Thou et de Caillerie parce qu'elles appartenaient avant la Révolution et depuis plusieurs siècles aux Seigneurs de Porteaux par Neuvy Deux Clochers (22)
C'est par cette porte qu'entrèrent après la reddition de la ville en 1573, La Châtre et son armée et c''est au pied de l'escalier des Degrés qui l'attendaient pour le conduire à son logis situé Place nord de la Halle les ecclésiastiques venus des villages voisins et les catholiques de la ville. (23)
{Bonnin page : 125} (24)
Le 9 juillet 1679, pendant le cours d'une mission faite à Sancerre par six frères capucins pour amener la conversion des protestants, une croix fut planté proche la Porte Oison . Elle fut abattue en 1793. (25)
Le côté droit de la Porte Oison , en portant du Chemin de Saint Romble et allant aboutir à la Rue du Four Banal , est peu habité et ses maisons ne méritent aucune description. (26)
Entre le montant de l'Ancienne Porte (Rue de la Porte Oison) et la Rue des Degrés se trouvant une maison à laquelle on arrive par un escalier très élevé et qui appartient au Sieur Étienne Roblin Thuault déjà nommé et une autre maison appartenant à Marie Louise Pouillot femme Péloille , ayant son entrée dans la Rue des Degrés . (27)
De la Rue des Degrés à celle du Four Banal sont au magasin ou remise appartenant à Monsieur Née Olivier, vétérinaire , puis un jardin appartenant à la Veuve Pierre Chabin née Vatan , lui provenant de Monsieur Louis Pouvesle et ayant appartenu à Suzanne Picard . Veuve Denizot et à Monsieur de Nairne , écossais, et un autre jardin appartenant au Sieur Rossignol Bourdeaux maçon . Ces trois immeubles appartenant dans l'origine à Messire Jean Ribaton , donateur du Collège (Collège Communal) et à sa mère et ils sont grevés d'une servitude de vue au profit de cet établissement. A la suite du jardin Bourdeaux se tiennent encore cinq maisons : la 1ère à François Moindrot Alaberte vigneron , la 2ème au Sieur Joseph Cherrier père, la 3ème au Sieur Philippe Pagnard père, couvreur , la 4ème au sieur Joseph Bordier , tisserand , la 5ème au sieur Joseph Vatan Ducloux dir « pain blanc ». (28)