Le 23 juin 1845, vers quatre heures du soir, un orage violent fondit encore sur la contrée. L’eau descendant à flots de la Côte des Cheneaux et des Crots de Bué , après avoir dévasté Chavignolet entre dans Chavignol par la Rue des Boins , à une hauteur de deux mètres. (2)
Le Sieur Étienne Denizot dit « Bonneux », vigneron , demeurant dans la dite Rue des Boins , son fils Joseph Denizot et le domestique de la maison entendant dans la montagne un ronflement semblable au bout du tonnerre pressentirent l’arrivée du torrent et se mirent en mesure de fermer la porte cochère de la cour. Ils n’en eurent pas le temps. La masse d’eau arrivant en ce moment devant la maison rejeta les battants de la porte dans l’intérieur de la cour, qui fut envahie en un instant. Les Sieurs Denizot père et fils furent violemment repoussés dans la maison qui se trouvant un peu en contribuant n’est que 60 à 80 centimètres d’eau dans la chambre du rez de chaussée. Le domestique trouvant à sa portée l’échelle le grenier, s’élança dessus, mais comme il arrivait au dernier échelon et qu’il se cramponnait à l’huisserie de la porte dudit grenier pour y entrer, l’échelle fut emportée. Il peut heureusement pour lui s’en tirer sans accident. (3)
L’eau prit son cours dans les propriétés de Messieurs Clérault et Buchet Desforges . (4)
Les maisons de Jacques Pinard et de Jean Milon « Crosse » furent envahies jusqu’au solivage . Les propriétaires s’étant sauvés, le mobilier et le linge seule eurent à en souffrir. (5)
Dans le bas du village, les maisons d’André Thomas et de François Poirier dit « Crouzy » furent également remplies d’eau à la hauteur de deux mètres et demi. Les lits et autres meubles furent dérangés de leurs places et renversés les uns sur les autres. (6)
Les récoltes furent dévastées et les objets se trouvant dans les rues envahies furent emportés dans le Pré de la Motte et même jusqu’au Pré de Jonc . Il n’y eut pas d’accidents de personnes à déplorer. (7)