Dans les pages qui précédent j’ai parlé d’un cimetière qui recevait les dépouilles des habitants de Gordon. Ce cimetière dont tout le monde peut encore reconnaître l’emplacement est désigné depuis la plus haute antiquité sous le nom de Cimetière de Saint Romble et il s’étendait depuis l’Église de Notre Dame jusqu’à l’Église de Saint Romble dont il n’était séparé que par la Chaussée de César . Il joutait au levant l’enclos des Religieuses Bénédictines. (2)
Ce cimetière dont l’origine n’est pas connue doit remonter au 7ème ou au 9ème siècles, peut-être même à l’époque de la construction de la 1ère église de Notre Dame , c’est à dire au 5ème siècle. (3)
Lors des travaux de confection de la route de Sancerre à La Charité , en 1842, et du prolongement du chemin de la Porte Oison en 1846, travaux qui nécessitèrent des déblaiements considérables sur l’emplacement de l’ancien cimetière, les ouvriers mirent à jour un grand nombre de cercueils en pierre, de l’époque carolingienne, dont les pieds étaient tournés du côté du levant. Dans le prolongement du chemin de la Porte Oison , on en aperçoit encore actuellement trois ou quatre. (4)
Après la destruction de la ville de Gordon, le Cimetière de Saint Romble continuera à recevoir les dépouilles des anciens habitants de cette malheureuse cité qui s’étaient réfugiés sur la commune de Sancerre. Attachés du fond de leur entrailles à ce coin de terre en mourant et où furent inhumés leurs aïeux, ils persistèrent à aller prier à l’église paroissiale de Saint Romble , à déposer leurs chers défunts dans l’antique cimetière de la ville disparue. (5)
Jusqu’en 1682, les inhumations se firent en cet endroit, mais une ordonnance de Monseigneur l’Archevêque de Bourges ayant interdit le Cimetière de Saint Romble parce qu’il n’était pas suffisamment clos pour empêcher les animaux carnassiers d’y pénétrer, les enterrements se firent prudent quelques mois à Saint Satur , Verdigny et Chavignol . Cette interdiction fut levée en 1683 et les inhumations s’y firent de nouveau jusqu’en 1685, époque à laquelle la présence d’animaux carnassiers y ayant été signalée une nouvelle ordonnance de Monseigneur l’Archevêque de Bourges intervint et interdit définitivement cette fois le Cimetière de Saint Romble . (6)
A partir de cette époque les inhumations se firent à Sancerre dans le Cimetière de Saint Martin. (7)
La description des monuments et établissements connu de l’ancienne ville de Gordon étant terminé, je reprends l’histoire de cette cité. Je la conduirai jusqu’à sa destruction et je montrerai au même temps comment s’est formée la ville actuelle de Sancerre. {Bonnin page : 395} (8)