Le Manoir de Saint Martin Pucelot situé à l’extrémité sud et au pied de la côte des Chassaignes , sur le côté droit du Chemin de Sancerre à Amigny , est une des plus jolies petites propriétés d’agrément des environs de Sancerre. (2)
Il se compose d’une maison de maître, un peu modeste il est vrai, mais suffisante {Bonnin page : 466} pour le propriétaire actuel, qui n’y passe que la saison des vendanges. Cette maison qui a vue sur Sancerre et sur la Vallée des Franches jusqu’à Fontenay , est exposée au midi et garantie des vents d’ouest par la Montagne de Bellechaume et de ceux du nord par la Côte des Chassaignes . (3)
Sur le côté droit de la maison de maître est une maison de vigneron avec écuries, vacheries et autres dépendances, plus des celliers spacieux avec une vinée et un pressoir à vin . Un colombier joute cette maison. Un peu plus loin et en se rapprochant du Chemin d’Amigny est une autre maison de vigneron avec une grange construite en 1876. (4)
Devant la maison principale s’étend un beau jardin où la fraîcheur est entretenus par des filets d’eau le traversant en plusieurs sens et provenant des fontaines dont je parlerai plus loin. (5)
A droite et à gauche sont de belles prairies bordées de noyers et par derrière plusieurs centaines de journées de vigne produisant des vins excellents et qui rapportent de beaux deniers au propriétaire actuel Monsieur Edmond Malfuson avoué et adjoint au Maire de Sancerre. (6)
Proche le Chemin d’Amigny et à l’extrémité ouest de la propriété, au milieu d’un massif de rosiers sont inhumés Monsieur Toncrède Malfuson et Madame Anne Rose Estève , père et mère de Monsieur Édouard Malfuson et anciens propriétaires de Saint Martin. (7)
Une fontaine d’une grande profondeur se trouve sur le bord du chemin et dans l’enceinte de la propriété, proche le point de jonction du Chemin de Sancerre et de celui des Dix Saules . (8)
Une autre fontaine voûtée appelée la Fontaine de Saint Martin se trouve sur le côté gauche du Chemin des Dix Saules , à 25 au 30 mètres de la précédente. Son débit est si fort qu’à certaines époques ses eaux interceptent complètement le passage sur le Chemin d’Amigny , et couvrent sur un long parcours toute la largeur de celui conduisant sous les Chassaignes et sous les Chintres(Chaintres). Elles se déversent dans les près de Saint Martin. (9)
Les fontaines et la propriété de Saint Martin provenaient à Madame Anne Rose Estève , mère du propriétaire actuel de la succession de son père Monsieur Augustin Estève qui en avait fait l’acquisition en 1813 de la faillite du Sieur Louis Antoine Frappier , négociant à Bourges. Celui-ci en était lui même propriétaire comme s’en étant rendu acquéreur en l’an onze de la République de Philibert Berthault de Saint Martin qui lui avait recueillies dans la succession de son père Samuël Berthault . Ce dernier les avait recueillies lui-même dans la succession de sa mère Anne Martin épouse de Philippe Berthault Sieur des Gâtines, qui la tenait elle même de son père Isaïe Martin . Elles provenaient à celui-ci d’autre Isaïe Martin et de Rachelle {Bonnin page : 467} Sougy , ses père et mère et cette dernière l’avait héritée de Louis Finon . (10)
Il résulte d’un état des revenus du Comté de Sancerre, dressé en 1650 que le lieu et les dîmes de Saint Martin étaient un fief du Comté de Sancerre et que la redevance annuelle à verser au trésor dudit Comté était de trois cents livres. (11)
Dans un acte de reconnaissance des droits de dimage du prieuré de Saint Martin de Sancerre, reçu par Maître Villacroux , notaire à Saint Satur le 5 août 1680. Cette propriété qui comprenait autre les bâtiments, la fontaine voûtée et les terres avoisinantes est appelée la « Mestayrie de Saint Martin » et dans un acte de foi et hommage par Samuël Berthault de Saint Martin à Louis Henry Duc de Bourbon , Prince de Condé, Prince de Sang, fils mineur de feu Louis Duc de Bourbon (Louis II de Bourbon-Condé), Prince de Condé, reçu par Maître Préponnier , notaire à Sancerre le 17 octobre 1711, elle est désignée sous le nom de « Fief de la Fontaine de Saint Martin Pucelot ». (12)
Le Prince de Condé (Henry II de Bourbon-Condé) possédait ce fief en sa qualité de Comte de Sancerre et comme étant aux droits des Religieux de Bonne Nouvelle d’Orléans au nombre desquels se trouvaient l’Abbé et les Religieux Bénédictins de Saint Martin de Sancerre. (13)