En 1846, un incendie se déclare dans une écurie contigu à ce pressoir (pressoir à vin) qui fut atteint par les flammes. De mémoire d’homme ou n’avait vu dans le pays un incendie aussi conséquent et surtout aussi dangereux à combattre. Les toulons d’huile éclataient les uns après les autres et projetaient au loin le liquide enflammé, ce qui empêchait les pompiers et les nombreux travailleurs accourus de tous côtés pour vider au sauvetage, d’approcher autant qu’ils l’avaient voulu. L’incendie s’arrêta grâce (disent les habitants de Chavignol ) au Curé Pény , qui avait le pouvoir d’arrêter le feu. Il est certain et cela pourrait être prouvés par des centaines de témoins, qu’en arrivant sur le lieu du sinistre et voyant le danger que courait le village, Monsieur Pény se rendit à la Chapelle, qui était voisine, prit le bénitier qu’il confia à l’un des assistants, fit le tour du bâtiment incendié qu’il aspergea en prononçant des prières ad hoc et qu’ayant terminé son tour, il dit en déposant le goupillon dans le bénitier . C’est fini, mes enfants, ne craignez plus rien et {Bonnin page : 483} en effet le feu était alors dans toute son intensité s’affaiblit presque tout à coup et s’arrêta de lui même au milieu d’un grenier rempli de paille et d’autres matières combustibles. (2)
Je vois d’ici ricaner quelques lecteurs et se moquer de ce que je viens d’avancer. A ceux là, je dirai en 1erlieu, que ce fait s’est répété plusieurs fois, notamment à Sancerre en 1851, lors de l’incendie de la Rue de Saint Père et en 1852 dans l’incendie de la Rue Johanneau et que Saint Romble lui même, ainsi qu’on l’a vu au début de ce chapitre, à préserver par un moyen analogue Chavignol d’une destruction totale. En second lieu que certains personnages de la ville tout aussi septique, tout aussi esprits forts qu’ils peuvent l’être eux mêmes ont vu et ont cru. Je les engage à un faire autant. (3)