La Rue Johanneau commence à la Rue des Trois Piliers , entre les maisons Mariton Déron et Langlais et se termine entre la Rue des Vieilles Boucheries et la Place de l’Ancien Marché aux Chevaux , en face le passage conduisant au jardin et à la maison Rigaud et au sommet duquel se dresse la vieille Tour des Fiefs (2)
Elle est appelée Rue Johanneau parce que ce fut dans cette rue que le bailli André Johanneau fut assassiné le samedi 12 septembre 1573, alors qu’il se rendait de sa maison situé Rue des Trois Piliers à celle de Blaise Gévry , située Place de la Halle , où était descendu La Châtre gouverneur du Berry. Je n’ai pas à m’étendre ici sur ce tragique évènement qui est raconté dans la relation du siège par Léry et dans l’histoire de Sancerre par Poupard . (3)
En pénétrant dans cette rue par celle des Trois Piliers on trouve sur sa droite : (4)
La maison et la cour de Monsieur Mariton Déron , marchand de chaussures dite Rue des Trois Piliers , qui seront décrites à l’article de cette dernière rue.{Bonnin page : 307} (5)
A la suite de cette maison se trouve celle du Sieur Paul Rey , ancien aubergiste « à la Comète » et actuellement rentier à Saint Ladre , laquelle est habitée par le Sieur Alexis Thuault , facteur rural. L’entrée de cette maison se trouve au levant, dans un angle et on y arrive par un escalier de pierre assez élevé. C’est au pied de cet escalier que fut assassiné Johanneau . Elle provient à Monsieur Rey du né Henry Fournier . (6)
Une porte cochère située proche de l’escalier dont il vient d’être parlé donne accès dans la cour d’une maison appartenant à Monsieur Rigaud , située Rue des Trois Piliers et habitée par Monsieur Rameau Thomas marchand de nouveautés . (7)
Une autre porte cochère à la suite de celle ci-dessus, mais à l’exposition du nord-est, ouvre dans la cour de la maison du Sieur Adolphe Cassier , boucher , Rue des Trois Piliers . (8)
Immédiatement après se trouve une petite maison dont le rez de chaussée sert de bûcher et vinée et le premier étage est habité par le Sieur Philippe Victor Nizon , facteur rural. (9)
Il faut acquis en 1851 par le Sieur Guyot de Jean Picardeau , sabotier et de Marie Durand , sa femme et il provenait à cette dernière de la succession de Silvain Durand dit « Taite », sabotier , son père. (10)
A la suite est une écurie appartenant à Monsieur Lucien Duchange , lieutenant au 29ème de ligne et à Madame Philippine dite « Joséphine » Boitard , son épouse et que cette dernière tient de son père Joseph Boitard . Cette écurie est affirmée au Sieur Théodore Pinon aubergiste « à la Comète ». (11)
Un passage pour aller au puits de Mademoiselle Victoire Panseron sépare l’écurie qui précède du bâtiment qui fait le coin de la Rue et de la Place de l’Ancien Marché aux Chevaux . Ce bâtiment qui appartient au Sieur Abraham Habert Theurier , a été récemment acquis par lui de Monsieur et Madame Duchange sus-nommés et proviennent aussi du Sieur Joseph Boitard . (12)
Cinq maisons se trouvent sur le côté gauche, savoir : (13)
La maison du Sieur Michel Alexandre Langlais , cordonnier , qui sera décrite à la Rue des Trois Piliers où elle a sa façade. (14)
Celle du Sieur Hubert Bernon , vigneron et de la Dame Eulalie Mouton , sa femme (dite « Totonne ») au rez de chaussée de laquelle se trouvant une chambre et une écurie. Cette maison acquise par les époux Bernon en 1865 ou 1866 du Sieur Paul Rey déjà nommé provenait à ce dernier d’acquisition faite vers 1850 de Monsieur Jean Baptiste Victor Perret , ancien conducteur des ponts et chaussées à Sancerre, acquéreur lui même en 1840 d’Antoine Adrien Blandin . Celui-ci la tenait d’Élie Jacquet , substitut du Procureur du Roi (procureur du Roy) à Sancerre puis avocat à Paris , qui la tenait lui même d’Élie Jacquet , négociant à Sancerre. {Bonnin page : 308} (15)
La maison du Sieur Félix Guillot qui fait face à celle incendiée en 1852 et dont il est question d’autre part. Monsieur Guillot l’a acquise en 1868 d’Eugène Dion , avoué et maire d’Issoudun (Indre) fils et unique héritier de Jacques Dion , ancien marchand de draps et ancien maire de Sancerre et de Dame Mézéréon Lagogué , son épouse. Ceux-ci la possédaient depuis 1837 comme acquéreurs de Julien Boyron , boulanger . Elle fut habitée vers 1850 ou 1851 par Monsieur Jaupitre , juge (juge au tribunal) suppléant au Tribunal de Sancerre, en qualité de locataire. Plus tard par Monsieur et Madame Dion et enfin par Monsieur Félix Guillot qui l’habite encore avec sa belle mère Madame Rosalie Habert Veuve de Jean Baptiste Guillot , boulanger et ancien adjoint au maire de Sancerre. (16)
Une maison appartenant à Monsieur Guillaume Gustave Semelet dit « Saint Croix » ancien agent voyer (agent voyer cantonal) du cautionnement de Sancerre, actuellement rentier Rue des Trois Barbots . Cette maison qui est occupée par le Sieur François Rotillon , ancien fondé de pouvoirs de la recette particulière des finances de Cosne (Cosne sur Loire), ancien huissier à Léré , ancien banquier , ancien cafetier et ancien fermier des places à Sancerre et à Limoges , est basse et humide, la pièce du rez de chaussée étant en contrebas de la rue de près de 50 centimètres. Une tourelle, dans laquelle est un escalier conduisant de cette pièce au 1erétage, se trouve à l’est de la maison. (17)
Cette maison provient à Monsieur Semelet de son père François Semelet dit « Fanfonneux », menuisier , lequel l’avait acquise d’un nommé François Mallet fils en 1825. (18)
Enfin la petite cour et la maison de Madame Elise Boulay , Veuve de Prosper Habert , actuellement rentière à Orléans . La porte du rez de chaussée de cette maison se trouve dans un pan coupé établi à l’exposition du sud-est et celle du 1erétage dans la petite cour située entre cette maison et celle qui précède. Le rez de chaussée n’est pas habité, mais il contient le ménage des époux Eugène Lauverjat Habert , ancien fermiers à la Grande Métairie commune Gardefort puis à la Bédonnerie commune de Dampierre en Crot . Le 1er étage est occupé par Madame Anne Bordier Veuve d’André Theurier . Cette maison provenait à Monsieur et Madame Prosper Habert d’acquisition faite en 1856 ou 1857 de Monsieur Jean Adolphe Habert , conducteur des ponts et chaussées à Bourges qui l’avait hérité en 1851 de son père André Habert dit « Cadet » aubergiste à « l’Écu ». Celui-ci la tenait de Madame Marie Habert Veuve de Monsieur Frédéric Meyer , ancien garde général des eaux et forêts du comté de Sancerre, originaire de la ville libre de Hambourg . Puisque j’ai l’occasion de parler de Monsieur Meyer , je veux rappeler ici une aventure qui fit grand bruit à Sancerre et dans les communes de Saint Satur , Verdigny , Sury en Vaux , Sainte Gemme et Bannay , voisins de la {Bonnin page : 309} Forêt de Charnes . (19)
{Bonnin page : 310} (20)