A la suite de la Rue des Pressoirs est l’établissement des Frères des Écoles Chrétiennes , composé, savoir : d’une petite cour et d’un petit bâtiment au fond faisant face à la Rue du Puits Poulton et joutant au couchant la Rue des Pressoirs , dans lequel bâtiment les frères ont, en 1873 ou 1874, installé une petite chapelle. D’un grand bâtiment à la suite, en parfait état de conservation bien qu’il ait été terminé en mai 1616, servant d’habitation aux frères et à la réception de leurs supérieurs ou des notables catholiques leurs protecteurs. C’est dans la grande chambre du bas, à gauche en entrant , dans le corridor, que les membres de la Conférence de Saint Vincent de Paul tiennent leurs services hebdomadaires. Une grande cour ayant porte cochère et logeant aussi la rue sert à la récréation des élèves. Un grand bâtiment construit en 1872, sous la direction d’un frère ayant l’aptitude nécessaire pour cela, se trouve à la suite de cette cours. Il fait face à la rue et il joute le vieux bâtiment au nord ouest. C’est là que sont les classes. Le tout est installé de manière à faire si on le désire trois classes entièrement séparées ou une seule au choix du frère directeur. Il n’y a qu’à placer ou déplacer à cet effet des cloisons en bois, à coulisses, organisés pour la circonstance. (2)
Avant la construction de ce dernier bâtiment se trouvait sur son emplacement un hangar et au fond de la cour, à l’endroit où sont actuellement les lieux d’aisances, une vinée et un grenier au dessus. Derrière les bâtiments est le jardin, qui joute la Rue des Pressoirs . (3)
Les Frères des Écoles Chrétiennes ne sont propriétaires de cet immeuble que depuis le 25 mars 1867, époque à laquelle Madame Arsène Gabrielle Laumosnier Gittonville Veuve de Monsieur François Jacques Paul Bertin , les institua ses légataires à la condition d’y tenir leur école qui était alors installée Rue Fangeuse dans la maison de Monsieur Bourra . Dans le cas où ils auraient refusé cette libéralité, elle faisait don de l‘immeuble aux frères maristes de Lyon , sous les mêmes conditions. Madame Bertin possédant elle même cette maison à titre de légataire universelle de son mari sur-nommé décédé le 5 novembre 1866 et celui-ci l’avait recueillie dans la succession de sa sœur Mademoiselle Victoire Pauline{Bonnin page : 189} Bertin décédée le 4 novembre 1855, héritière elle même de Jacques Claude Bertin , son père ancien receveur (receveur municipal) de la ville de Sancerre. (4)
Une petite ruelle commune entre les frères et le sieur Bailly Joseph Habert dit « Paté » sépare la maison ci-dessus décrite de la suivant qui appartient au Sieur Jean Habert dit « Cadet ». (5)
Une écurie au Sieur François Paillard Biquin dit « Paillaud » ou « le Mangeux de pataques », vigneron et conseiller municipal , suit la maison du Sieur Jean Habert . (6)
Vient ensuite une autre maison qui fait le coin de la Rue Porte Vieille et qui appartient à la née Louise Semelet époux de Louis Vatan dit « la Détorbe » actuellement journalière à Paris et originaire de Sancerre. Ce Vatan fut le premier entrepreneur des travaux de macadamisage des rues de Sancerre en 1853. La maison sur indiquée provient à la femme Vatan des successions de Jean Semelet dit « Jean Cul » et de Louise Maupas , ses père et mère. La partie la plus rapprochée de la Rue Porte Vieille est habitée au rez de chaussée par le Sieur Vincent Boulay dit « Bicot », chiffonnier et le 1er étage par Philippe Lesimple dit « Patinges » ou le « Crailloux », vidangeur . Le surplus, qui joute l’écurie de Paillard est un magasin en ruines où le Sieur Boulay « Bicot » dépose ses chiffons. (7)
En descendant la Rue du Puits Poulton , on trouve sur sa gauche la maison du Sieur Moreux François dit « Cerisier » décrite à la Place de l’Orme de Saint Père et où habitaient anciennement Messieurs Durand (Durand Fargent) et Mathieu Fargent , curés de Sancerre. (8)
La maison suivant est un cabaret ou auberge , dont la façade est construite en pierre de taille et qui appartient au Sieur Romble Devillat dit « Paussat », fils de celui dont il est question dans la description de la maison ci-dessus. Cet établissement qui est actuellement tenu par le Sieur Mathieu Frédéric Cloiseau et la Dame Céline Devillat gendre et fille du précédent porte pour enseigne « Au Chêne Vert » (Auberge du Chêne Vert). Cette enseigne a été rapportée par le Sieur Devillat de l’auberge qu’il exploitait antérieurement Place du Puits Saint Jean et comme aujourd’hui sous le nom d’ « Auberge de l’Espérance ». Le Sieur Devillat a acquis cette maison vers 1857 du Sieur Jules Semelet dit « Fenat », facteur rural, ancien menuisier et ancien receveur d’octroi , qui la tenait par successions de son père Étienne Semelet Fenat , marchand de poterie . Celui-ci l’avait acquise en 1835 de Monsieur Balthazar Gressin , notaire au Noyer, lequel la possédant depuis plus de vingt ans et la tenait je crois des Perrinet de Vallière . Cette maison a des dépendances très étendues. Elle communique par derrière à la Ruelle du Four et sur le côté à la dite Rue du Puits Poulton , ainsi qu’on le verra ci-après. (9)
A la suite de la maison Devillat se trouve celle de la née Suzanne Robineau Veuve de Jean Baptiste Planchon . Le rez de chaussée est occupé par une vinée et le premier étage contient l’habitation de la propriétaire et de sa famille. (10)
Au dessous de cette maison est une cour assez spacieuse dans laquelle on pénètre par une {Bonnin page : 190} porte cochère. Elle appartient au Sieur Devillat dit « Poussat », propriétaire de l’ « Auberge du Chêne Vert » et lui set à remiser les voitures qui sont amenées chez lui et à communiquer plus aisément dans l’ancienne cour située derrière celle-ci et qui aboutit par une petite porte à la Ruelle du Four . Sur l’emplacement de cette cour était encore en 1875 une maison habitée par le Sieur Louis Bourgeois , vigneron et appartenant aux héritiers de sa femme la née Barbe Paillard . Celle-ci avait recueillie dans la succession de son père le Sieur Paillard dit « Pique Prune », couturier. Cette maison avançait sur la voie publique d’une façon assez sensible. En 1855, lors du macadamisage de cette rue, la municipalité s’entendit avec le propriétaire, fit démolir et remonter le mûr de façade aux frais de la ville et paya la somme de cent francs à titre d’indemnité. (11)
Immédiatement après cette cave on rencontre une maison appartenant au Sieur Paul Péloille Malleron et habitée par le Sieur Abraham Semelet vigneron . La fenêtre de cette maison se trouve juste en face le Puits Poulton . (12)
La maison suivante qui fait le coin de la Rue du Puits Poulton et de la Rue Serpente appartient au Sieur Auguste Habert dit « Bayard », vigneron , ancien conseiller municipal , et à Dame Catherine Thomas , sa femme. Elle provient à cette dernière de la succession de Jacques Thomas dit « Bompierrre », son père, vigneron , qui l’avait acquise par acte passé devant Monsieur Baudet , notaire à Sancerre le 25 octobre 1818 de Michel Chenu , propriétaire, demeurant ci-devant à Bevelle commune de Jalognes et alors au bourg d’Herry . Monsieur Michel Chenu l’avait recueillie dans la succession de Pierre Chenu , son père qui l’avait lui même acquise d’un certain Monsieur Rossignol . Je n’ai pu découvrir la présence de celui-ci et je me trouve en conséquence dans l’impossibilité d’indiquer si cette maison était celle de Monsieur Jean Louis Rossignol . procureur au baillage de cette ville, qui fut Échevin de 1718 à 1820 au bien celle de Monsieur Silvain Rossignol , notaire et Procureur fiscal de la prévôté de la Forêt de Charnes . Cette maison a très bien conservé son cachet d’antiquité. Elle avait anciennement comme toutes les maisons bourgeoises pignon sur rue lequel a été abattu presque entièrement il y a une soixantaine d’années. On n’aperçoit plus actuellement que la base de la rampe en pierre de ce pignon, laquelle est appuyée sur un solide contrefort également en pierre de taille , édifié exactement au coin des deux rues. A l’intérieur différentes parties sont sculptées. La tourelle en pierre se trouvent dans la cour est surmontée d’un toit très aigu et est criblée par la Mitraille et les biscayens tirés pendant le siège de 1573 de la batterie des Ardilliers (Ardillières) ou de celles des Carrois Maréchaux . (13)
Une vaste cour se trouvant derrière la maison et au nord est de laquelle est un petit jardin communique à la Rue Serpente par une porte cochère. (14)
C’est cette grange que le Sieur Habert , propriétaire actuel de l’immeuble et alors conseiller municipal eut la satire et l’inconvenance d’offrir à Monsieur le Curé Caby qui se plaignait avec raison des l’insalubrité de l’ancien Presbytère (Ancien Presbytère catholique) et qui demandait a être logé ailleurs. Les caves sous le {Bonnin page : 191}bâtiment principal sont très belles. (15)
Après avoir passé la Rue Serpente , on rencontre : (16)