La Place du Puits Saint Jean s’appelait anciennement Place de la Poterie parce que tous les samedis et jours de foires les marchands de poterie et faïence y exposaient leurs marchandises en vente.Le nom qu’elle porte actuellement lui vient du puits public qui en occupe le centre et qui tire lui même sa dénomination de la place voisine et de l’église qui y était édifiée autrefois sous le vocable de Saint Jean . (2)
La Rue Fangeuse et la Rue Macdonald y aboutissant au nord. Celle de Saint Jean au nord est, la Ruelle de Chavignol au couchant et la Place Saint Jean ou de l’Église au midi. (3)
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La 1ère maison à partir de la Ruelle de Chavignol est une belle construction ayant une façade en pierre de taille appartenant à Monsieur Antoine Eugène Vaillant de Guélis dit « Tony », notaire , qui l’habite. Un immense pignon qui se dressait anciennement sur la place a été en partie abattu et remplacé par une croupe . (5)
Un autre petit bâtiment à côté, joutant la cour de la maison suivante, contient au rez de chaussée une remise et au 1er étage l’étude de notaire . (6)
Derrière les deux bâtiments est une cour dans laquelle Monsieur Vaillant a fait édifier dernière une petite salle de bains et creuser une citerne d’une dimension peu commune. (7)
Cette cour a sa sortie dans la Ruelle de Chavignol , vis à vis la porte d’un jardin dépendant de la propriété et dont il sera parlé plus loin. Rien dans la maison Vaillant ne rappelle son antiquité sinon un fragment de sculpture dans l’escalier descendant du corridor au rez de chaussée à la cour. Elle a évidemment été rebâtie il y a une centaine d’années au plus, car elle a toute la tournure et l’aspect de nos maisons modernes. (8)
Monsieur Vaillant de Guélis l’a acquise en 1875 de Madame Marie Suzanne Esther Lucie Goy , Veuve de Monsieur le Général Jules Thimothée Arnous , qui l’avait recueillie la même année dans la succession de Madame Esther Grangier Veuve de Monsieur Félix Lucy Goy , sa mère. Madame Goy l’avait aussi recueillie en 1841 dans la succession de sa tante Suzanne Julie Grangier épouse de Monsieur Étienne Boin , conseiller à la Cour royale de Bourges , ancien commissaire du Roi près le Tribunal du district de Sancerre. Elle provenait à cette dernière de son frère Pierre Joseph Grangier , époux de Marie Jeanne Chaptal , Avocat au parlement , qui la tenait par héritage d’Antoine Étienne Grangier époux de Marie Suzanne Simon , son père, qui était procureur au Comté de Sancerre. Ce dernier la tenait lui même de ses pères et mère, Pierre Grangier et Marie Françoise Gaucher . Pierre Grangier qui fut Échevin de Sancerre de 1731 à 1736, était au même temps procureur au Comté, lieutenant à Sury en Vaux , bailli de Montigny , Humbligny et Neuvy (Neuvy les Deux Clochers), procureur de Trouy et de la grange et Prévôt de Charnes.{Bonnin page : 217} Les époux Pierre Grangier Gaucher l’habitaient en 1732. En 1590, elle appartenait à Alexandre Flagy , bailli de Sancerre et en 1574 à Pierre Flagy , aussi bailli de Sancerre, père du précédent. (9)
Pendant un certain temps que Madame Goy habite Bourges , elle fut occupée à titre de location par Monsieur Joseph François Bertrand , juge de paix et par Monsieur Gabriel Descombes , ancien notaire à Meung sur Loire , originaire de Sancerre, et sa fille Madame la Vicomtesse Bonnemains , épouse de Monsieur le Général Vicomte Bonnemains , celui qui commandent la démission de cavalerie à la malheureuse affaire de Reichoffen en 1870. (10)
Dans l’origine de propriété qui précède, j’ai indiqué comme ancien propriétaire Pierre Joseph Grangier , Avocat au parlement . Avant de passer à la description d’un autre immeuble, il convient de consacrer de quelques lignes à la mémoire de ce sancerrois qui joua un rôle assez important dans les affaires du pays à la fin du siècle dernier et au commencement du siècle présent. (11)
Les deux maisons suivantes n’en formaient qu’une seule à l’origine, que se prolongeait jusqu’à la Rue Macdonald . Des portes murées, tout dans l’intérieur des pièces d’habitation que dans les caves, le démontrent d’une manière évidente. De 1620 à 1640, cette maison fut habitée par David Perrinet , Seigneur de Beauregard , Avocat au parlement , lieutenant des ville et comté de Sancerre, conseiller ordinaire du Prince de Condé (Henry II de Bourbon-Condé), qui en qualité d’Échevin , signa au nom de tous les habitants de Sancerre, avec le Prince de Condé (Henry II de Bourbon-Condé) et au camp de Saint Satur , la Capitulation du 29 mai 1621. Le 30 août 1696, elle fut acquise par {Bonnin page : 218} Mary Jarry , Avocat au parlement , bailli de Sury en Vaux , subdélégué de l’Intendance du Berry et Françoise Desbans , sa femme, moyennant neuf cents livres. Elle devint plus tard la propriété d’un sieur Dargent , huissier , puis du Sieur Pierre François Laurent Dargent , aussi huissier et gendre du précédent qui la posséda sans division jusqu’en 1828. A cette époque, il la rendit en deux lots. (12)
Le premier qui joute immédiatement la maison Vaillant de Guélis comprend sur le devant une petite cour se trouvant en face le Puits Saint Jean , remise sur la droite ou entrant dans cette cour, chambre sur cette remise et bâtiment d’habitation au fond de la cour un pignon faisant face à la place. Grande cour par derrière ayant sortie sur la Ruelle de Chavignol , écuries à droite et à gauche de cette cour. Cave sous la maison. Le tout appartient actuellement au Sieur François Cherrier , qui y exploite un cabaret portant l’enseigne de l’Espérance. Cette portion fut acquise par Cherrier en 1875 de la Veuve et des enfants d’Étienne Ducloux , ancien valet de chambre de Monsieur le Baron Hyde de Neuville , qui l’avait lui m^me acquise an 1849 de Louis Crochet dit « la Ratoire », vigneron à Bué . Elle avait vendue à ce dernier l’année précédente par Philippe Péloille dit « Lescot « qui la possédait depuis 1840 comme acquéreur de Jean Fiou lequel la tenait par acquisition faite en 1828, de Pierre François Laurent Dargent sus nommé. (13)
De 1848 à 1857, elle fut habitée et exploitée comme auberge , sous l’enseigne du « Chêne Vert »(Auberge du Chêne Vert), par les Sieurs Stanislas Boucher , Jean Baptiste Laurent (qui fut enterré civilement ayant refusé jusqu’à la fin les secours de la religion) et Romble Devillat dit « Pousset », tous locataires de l’immeuble. (14)
Le deuxième lot qui comprend la maison faisant le coin de la Place du Puits Saint Jean de la Rue Fangeuse et de la Rue Macdonald , est actuellement inhabité. Avant le Saint Jean 1877 et depuis 1849, cette maison était occupée par Monsieur Polynice Béguin , huissier , locataire et successeur de Monsieur Henry Cassier , ancien huissier et aujourd’hui régisseur de Monsieur le Marquis de Vogué , au Château de Pezeau près Boulleret . Monsieur Cassier doit venir l’habiter d’ici peu. Ce dernier la tient par succession depuis 1835 d’Henry Cassier , son père, charcutier en cette ville qui l’avait acquise de Jacques Serveau dit « Cadet », marchand de vins à Saint Thibault , lequel la tenait lui même de Monsieur Laurent Dargent . Le nom du Sieur Dargent , huissier , ancien propriétaire de l’immeuble est gravé sur l’appui de la première fenêtre en descendant la Rue Macdonald . (15)
Entre la Rue Fangeuse et la Rue Saint Jean se trouve une grande maison, au rez de chaussée de laquelle en arrière, sur la place par un escalier en pierre. Cet immeuble qu’à deux étages est habité par le propriétaire Jean Isidore Huet , serrurier et quelques locataires. Il fut acquis en 1835 par le sus nommé de Pierre François Delan , menuisier , qui la tenait de Jean Baptiste Colleau . Ce bâtiment est de construction récente et celui sur l’emplacement duquel il a été {Bonnin page : 219} réédifié formait la moitié à peu prés d’une vaste construction dont la façade principale se trouvait dans la Rue Saint Jean . Le surplus de cette maison appartient à Monsieur Agnan Dherbier et sera décrit à l’article de cette dernière rue. (16)
En tirant une ligne droite de l’encoignure est de la maison Huet jusqu’aux propriétés lui faisant face, au compte trois maisons depuis la Rue Saint Jean jusqu’à la Place de l’Église (Place Saint Jean). (17)
La plus rapprochée de la maison Huet et qui est occupée par le Sieur Louis Salmon , conducteur des dépêches de Sancerre à la Gare de la Roche Sancerre, et par son gendre le Sieur Alexandre Langlais Salmon , marchand de comestibles , appartient au premier qui l’a acquise en 1861 des héritiers de Pierre Louis Étienne Changeux , avoué . (18)
La seconde qui appartient au Sieur Augustin Terrier , confiseur et à dame Rosalie Cassier , son épouse, lesquels l’habitent actuellement, provient à cette dernière de la succession de Pierre Cassier dit « Tesson », son père, ancien boucher , Place de l’Église (Place Saint Jean), qui l’avait acquise en 1847 ou 1848 d’un nommé Grégoire Borel , domicilié au Crot de Vaux . Celui-ci la possédait antérieurement à 1823, (19)
La 3ème maison, qui fait le coin de la Place de l’Église (Place Saint Jean), a déjà été décrite. Le rez de chaussée qui a ses ouvertures sur cette dernière place appartient à la Veuve Malleron , née Picard , et le 1erétage dont l’entrée se trouve sur la Place du Puits Saint Jean , appartient au Sieur Jean Michaud , de Cosne (Cosne sur Loire) où à ses héritiers. (20)
Entre la Place de l’Église (Place Saint Jean) et la Ruelle de Chavignol est la maison du Sieur Napoléon Boucher dit « Pilon », ancien cabaretier et rentier . Elle lui provient d’acquisition faite en 1859 des héritiers de Monsieur Vincent Boyron , boulanger et elle formait anciennement avec la maison du Sieur Auguste Leguay , de la Place de l’Église (Place Saint Jean), un grand logis qui fut habité au 17ème siècle par le Sieur Pierre Barathon , contrôleur ordinaire des guerres (voir à la Place de l’Église) (21)