La Route de la Charité , classée comme route départementale sous le n°7 commence au Rond Point de la Croix Saint Ladre , aboutit à la Porte Saint André et prend dans cette première partie le nom de Rue de Bourges . A partir de la Porte Saint André , elle emprunte sur une centaine de mètres le Rempart des Augustins , puis laissant le Rempart sur sa droite, elle se dirige à mi-côte jusqu’à Saint Romble et de là, après avoir décrit deux immenses lacets sur la maison de Putet , le Perroy Jaune , Préfontaine et Ménétréol sous Sancerre .{Bonnin page : 445} (2)
La construction de cette route qui a eu lieu en 1842-1843 fut à cette époque vivement critiquée par la population. Aussi fut-elle désignés sous le nom de Route Inutile ou Route Neuve qu’elle porte encore aujourd’hui. (3)
Les parties de cette route comprises entre Saint Ladre et la naissance du talus du Rempart des Augustins , vis à vis le jardin de l’Hospice (Hospice Civil) ayant déjà été décrites, il ne me reste plus qu’à parler de cette aboutissant de ce dernier point au Chemin de Casse-Cou . Cette partie ne comprenant que quelques rares constructions, ma tâche sera singulièrement facile. (4)
La première maison que l’on rencontre, se trouve à 80 ou 90 mètres du commencement du talus, en face le jardin de l’Hospice (Hospice Civil) et sur la gauche en allant vers Saint Romble . Cette maison qui fut construite en 1851 par le Sieur René Savignat Desbois , maître maçon , servait dans le principe de fondoir ou de suiferie au Sieur Raphanaud , fabricant de chandelles , son gendre et elle ne comprenait alors que le bâtiment longeant la route. Le Sieur Louis Huchet , plâtrier s’en étant rendu acquéreur en 1863, y ajouta successivement différentes petites constructions toutes plus mesquines les unes que les autres, où il se logea avec sa femme et ses dix enfants et il trouva le moyen de loger encore sa belle mère la Veuve Renée Boucher née Leprêche aussi que le Sieur Maurice Bausy et sa femme. Une petite cour à la suite de la maison longe aussi la route. Sur le côté est de cette cour se trouve un pavillon servant de magasin et de colombier. (5)
Dix mètres plus loin, mais sur la droite, se trouve la maison, du Sieur Étienne Cyprien Sautereau et sa cour, dont il a déjà été parlé à l’article du Rempart des Augustins . (6)
Vis cette maison et cette cour, de l’autre côté de la route, est un jardin appartenant au même propriétaire. (7)
La maison de Monsieur Guinon , dont il a été aussi parlé à l’article du Rempart des Augustins , joute la maison Sautereau , au levant. Un canal souterrain passant sous la route conduit l’eau d’une citerne située dans ce bâtiment jusque dans un bassin se trouvant au milieu d’un jardin appartenant aussi à Monsieur Guinon , établi vis à vis la maison. Un jet d’eau d’une certaine force s’élance du centre du bassin au grand ébahissement des campagnards qui passent sur la Route Inutile . (8)
Une vingtaine de mètres plus loin que le jardin de Monsieur Guinon , sur la gauche et au coin du Sentier des Coudres se trouve une masure presque à fleur de terre. Si elle est encore debout dans 40 ans, on se demandera certainement qui a pu la construire et à quel usage elle a été destinée. Je vais le dire en deux mots. (9)
Vis à vis cette cabane, sur le côté droit à l’endroit où le Sentier des Coudres descendant de la Porte César débouche sur la route, se trouve un petit emplacement entouré de murs élevés pour y établir une remise, mais qui ne fut pas construite. Cet emplacement appartient au Sieur Silvain Marnier , Marchand de vin en gros, Place Saint André . (10)
Cinquante mètres plus loin, toujours à droite, est un hangar élevé sur poteaux en avant duquel se trouve une cour, le tout appartenant à Monsieur Guinon , maître d’hôtel et la suite de ce magasin se trouve une cour très spacieuse sur laquelle s’ouvrent trois voûtes fermées par des portes à claire voie. L’emplacement que je décris actuellement ainsi que le jardin qui va suivre, étaient avant 1859 les carrières de la Porte César ouvertes une dizaine d’années auparavant pour l’extraction du silex destiné à l’entretien des routes départementales. Après l’interdiction de ces carrières prononcée par arrêté de Monsieur Bonnet , maire de Sancerre en date du 3 décembre 1859, cet emplacement fut requis par Monsieur Eugène Rotillon , cultivateur et marchand de bois . Il fit tenir pour son usage personnel des cailloux et de la gravelle à trois endroits différents dans la partie avoisinait le hangar Guinon et fut établir au fur et à mesure des extractions des revêtements en pierre et briques de 10 centimètres d’épaisseur qui formèrent les voûtes que nous voyons aujourd’hui. Ces voûtes n’ont donc qu’une solidité très approximative et ne serait pas étonnant qu’un jour ou l’autre elles ne deviennent la cause de graves accidents. Elles ont été pendant longtemps affermées (affermer) aux Sieurs Marnier et Moreau , marchands de vinsen gros pour y déposer leurs marchandises. (11)
Sur la gauche, en pénétrant dans la cour, sont deux bâtiments distincts. La plus rapproché de la route est une bergerie et l’autre qui est appuyé contre la mare de terre soutenant le Rempart des Augustins est une maison d’habitation actuellement inhabité et qui était, il y a quelques années, occupée par Jean Joulin dit « Vendôme », ouvrier charpentier . (12)
A la suite de la propriété Rotillon est un morceaux de vigne appartenant au Sieur Vincent Guyot dit « Satur » et autres, puis au grand jardin renfermé de murs arrivant proche le Chemin de Casse-Cou et appartenant aussi au Sieur Eugène Rotillon . De l’Esplanade de la Porte César on domine entièrement ce jardin. (13)
Toutes les parties non décrites sont plantées en vigne et ne méritent aucune description. (14)