La Rue des Vieilles Boucheries qui commence au coin est de la Place de la Halle , se termine au coin nord-est de celle de l’Ancien Marché aux Chevaux . La Rue de la Tour la rejoint vers le milieu de son parcours, en face le magasin Léveillé Delante dont il sera ci après parlé. (2)
Elle n’est séparée, à gauche, que par quelques maisons et une ligne de jardin, de la plate forme du Château. Ces jardins sont établis sur les dépendances de l’ancienne forteresse féodale dont le mûr d’enceinte devait avoir la rue pour limite (voir le plan de l’Ancien Château (Ancien Château Féodal)). (3)
Elle tire son nom du voisinage de l’Ancienne Boucherie (ou marché à la viande) établie par Jean IV de Bueil Comte de Sancerre dans le bâtiment se trouvant au coin nord est de la Halle , immédiatement au dessous de la maison Étienne Naudet qui sera décrite ci après. Les étables et abattoirs de cette Boucherie se trouvaient dans l’impasse située derrière cette maison et dont il va être aussi parlé plus loin. (4)
La 1ère maison à gauche, en se rendant du coin nord-est de la Place de la Halle à la Place de l’Ancien Marché aux Chevaux , appartient à Madame Césarine Raimbault , veuve d’Étienne Naudet , huissier . Cette maison qui est habitée par le propriétaire, était autrefois une auberge connue sous le nom « d’Auberge du Lyon d’Or », ainsi qu’il est constaté dans un acte du 13 avril 1737 que j’ai eu l’occasion de voir. Elle fut reconstruite avec ses distributions actuelles en 1846 par Monsieur Étienne Naudet . La porte principale se trouve à l’entrée de la Rue des Vieilles Boucheries et communique avec l’habitation de Madame Veuve Naudet . Une autre porte se trouvant quelques mètres plus haut donne accès dans la cour située entre la maison et l’impasse et dans l’escalier en pierre, reste de {Bonnin page : 302} l’ancien logis « du Lyon d’Or », qui mène aux étages supérieurs. Monsieur Naudet a acquis cette maison en 1835 de Placide Lafond , boulanger à Léré , lequel la tenait depuis l’année précédente de la Veuve Louis Ribert qui la possédait depuis plus de vingt ans. (5)
Après avoir dépassé la cour dont il vient d’être parlé, on trouve sur sa gauche une impasse qui dans le principe devait communiquer avec la propriété de Mademoiselle d’Uzès Tout le côté gauche de cette impasse appartient à Madame Veuve Naudet , la maison du fond qui joute celle de cette dame lui appartenant également et ayant la même origine de propriété. Le côté droit de la dite impasse appartient, savoir : (6)
Le dernier bâtiment, au fond, sous lequel existe une cave magnifique et le jardin par derrière à Madame Philippine dite « Joséphine » Boitard , épouse de Monsieur Lucien Duchange , Lieutenant au 2ème régiment de ligne au camp d’Avord , comme héritière de Joseph Boitard , son père, bourrelier Place de la Halle . (7)
Le bâtiment suivant (en se rapprochant de la sortie de l’impasse) et le jardin derrière à Monsieur Émile Naudet , peaussier . Ce bâtiment appartenait précédemment au Sieur Raimbault Bonnet , bourrelier et provenait à celui-ci d’acquisition faite des héritiers de Pierre Poupet , marchand de chanvre et de poterie , lequel s’y est volontairement empoissonné avec de l’arsenic. (8)
Le bâtiment construit à l’extrémité sud de l’impasse, côté droit, et le jardin qu’y fait suite sur la Rue des Vieilles Boucheries , appartiennent à Madame Veuve Jules Naudet née Habert mère de Monsieur Émile Naudet , sur nommé. Ces immeubles appartiennent à Madame Naudet comme ayant été acquis des héritiers d’Étienne Lauverjat , tonnelier . Dans ce bâtiment sont emmagasinées les peaux achetées des bouchers par Monsieur Émile Naudet , en attendant qu’elles soient tannées et celles qui lui sont rapportées de sa tannerie de Fontenay . Le jardin lui sert de séchoir . Heureusement que le bâtiment et le jardin sont dans un endroit retiré et sur le point culminant de la montagne car l’odorat du public eut pis en souffrir terriblement. Cet inconvénient n’atteint guère que la châtelaine qui a constamment le séchoir sous les yeux et à qui les vents d’ouest apportent de première main le goût particulièrement désagréable des peaux fraîchement tannées. (9)
Immédiatement après le jardin de Madame Naudet se trouve une ruelle au passage desservant à gauche un jardin situé au dessus des immeubles qui précédent, appartenant à Madame Marie Anne Naudet , Veuve de Jean François Lauverjat dit « la Grenouille », comme héritière d’Étienne Naudet Raimbault son père et à droite un autre jardin appartenant à Théophile Habert , horloger lui provenant de Gabriel Habert , son père, rentier , qui le tenait de la Veuve Gressin Leclerc et consorts. Un petit bâtiment ou loge existe dans un coin de ce jardin. De ce passage on communique aussi dans une cour et un jardin dépendant de « l’Hôtel de l’Écu » dont il va être parlé. (10)
Le bâtiment qui suit le passage sert de remise et d’écurie à « l’Hôtel de l’Écu » qui se trouve en face, de l’autre côté de la rue. Derrière ce bâtiment sont la cour et le jardin dont il vient d’être question. Ce jardin joute le parc de Mademoiselle d’Uzès Ces trois immeubles ont la même origine de propriété que « l’Hôtel de l’Écu » qui sera décrit ci-après à l’article de la Place de la Halle . (11)
A la suite de la remise de « l’Écu » et en face de la Rue de la Tour est le magasin de Monsieur et Madame {Bonnin page : 303} Léveillé Delante , propriétaires à Mortagne (Orne). Un petit jardin existe aussi derrière ce bâtiment et en dépend. L’origine de propriété de ces deux immeubles est la même que celle de la maison de Monsieur et Madame Léveillé voir Rue de la Tour . (12)
Un autre magasin, où Monsieur Lucien Guiochain Mille , marchand mercier , Place de la Halle , dépose ses marchandises et remise sa voiture, fait suite au magasin Léveillé . Une petite cour par derrière, en dépendant, joute le jardin Rigaud dont est parlé à l’article de la Place du Marché aux Chevaux . Ces deux immeubles appartiennent à Monsieur Jean Baptiste Crespin Delaunay , aïeul et prédécesseur de Monsieur Guiochain Mille , actuellement rentier , Place de la Halle . Ils lui proviennent d’acquisition faite en 1872 des héritiers de Monsieur Abel Regnault , ancien pharmacien , Place de la Halle et en dernier lieu propriétaire à Vinon , lequel les avait avait recueillis vers 1837 ou 1838 dans le succession de sa mère Louise Elizabeth Lepiot épouse de Symphorien Regnault , officier de santé . Cette dernière les tenait aussi de sa mère Suzanne Meunier , Veuve de Guillaume Lepiot , apothicaire à Sancerre. (13)
Le jardin qui fait suite au magasin dont il vient d’être question appartient également à Monsieur Delaunay . Il l’a acquis vers 1846 de Joseph Marie Curtet , ancien marchand de draps à Sancerre, qui la tenait par acquisition faite ou 1830 d’André Neveu , propriétaire à Sancerre. (14)
Deux autres jardins restant à mentionner pour arriver à l’escalier de la maison Rigaud qui forme du côté gauche la limite de la Rue des Vieilles Boucheries et de la Place du Marché aux Chevaux , savoir : (15)
Celui de Monsieur Félix Guillot , rentier , qui joute le jardin Delaunay et qui a été acquis en 1872 de Monsieur Eugène Dion , avoué à Issoudun , fils et héritier de Monsieur Jacques Dion , marchand de draps et ancien Maire de Sancerre et de Mézéréon Lagogué , son épouse, lesquels l’avaient eux mêmes acquis de Julien Boyron , boulanger , en 1837. (16)
Et celui de Vincent Guyot dit « Satur », ancien cafetier au Trois Piliers qui le possède depuis 1850. En 1823, il appartenait au Sieur Henry Fournier . (17)
Ces deux derniers jardins qui joutent également au levant le jardin Rigaud sont établis sur un amoncellement de roches énormes qui défendaient anciennement l’approche de la Tour des Fiefs et du passage conduisant de la porte principale du Château à La Tour Saint Georges . Le mûr d’enceinte bordait la rue de ce côté. (18)
Le côté droit de la Rue des Vieilles Boucheries , en partant de la Halle , se divisa en deux parties bien distinctes. La première s’étend de la Place de la Halle à la Rue de la Tour . La seconde de cette dernière rue à celle de Johanneau . (19)
Dans la première partie, on trouve d’abord : (20)
La maison actuellement habitée par Madame Amélie Naudet Veuve d’Alphonse Robert et son fils Edmond Robert , laquelle a sa façade sur la Place nord de la Halle et renferme au rez de chaussée un magasin de lingerie et d’horlogerie . Cette maison qui appartient ostensiblement à Monsieur Philippe Marie Guiochain , huissier , appartient je crois véritablement {Bonnin page : 304} à Monsieur Napoléon Quillier (Napoléon Quillier-Decencière), notaire . Elle sera décrite à l’article de la Place de la Halle . (21)
Viennent ensuite : La maison de Madame Marie Anne Naudet Veuve de Jean François Lauverjat dit « la Grenouillle ». Cette maison à laquelle on arrive par un escalier en pierre au dessus duquel existe une toiture en tuile, lui provient de son par Étienne Naudet Raimbault . (22)
Un autre petit bâtiment derrière lequel se trouve une cour, dépendant des maisons Jules Naudet et Théophile Habert sises Place de la Halle . (23)
Le derrière de « l’Hôtel de l’Écu », lequel sera également décrit à la Place de la Halle , et qui joute au midi la Rue de la Tour . (24)
Dans la seconde portion, on rencontre d’abord le magasin Alphonse Bonnet qui sera décrit à l’article de la Rue de la Tour où il a son entrée. (25)
Le magasin (boutique de quincaillerie) Mathiot , dépendant de la maison de Monsieur Armand Mathiot , quincaillier , qui sera décrite Place de la Halle . (26)
Le pressoir à vin de Monsieur Autenor Habert , rentier et ancien cafetier , Rue Saint Jean . Ce pressoir (pressoir à vin) dont le dessus appartient à Monsieur Mathiot sur nommé comme étant aux droits des mineurs Boyron , provient de Monsieur André Habert dit « Cadet », aubergiste à « l’Écu », qui le possédait depuis 1820. Le coin formé par ce pressoir (pressoir à vin) et la maison suivante est renfermé d’un mûr. Le terrain ainsi clos dépend de la voie publique. Il fut affermé (affermer) par Monsieur Lamare maire le 1eroctobre 1849 pour dix huit années et moyennant un fermage annuel d’un franc à Monsieur André Hubert . L’acte constatant cette location fut rédigé sur papier libre. Il ne fut approuvé ni par le conseil municipal ni par le Préfet et il ne fut pas soumis à la formalité de l’enregistrement. Il n’avait en conséquence aucune valeur. Cette convention ne fut pas renouvelée à l’expiration du bail, c’est à dire au 1er octobre 1867 et cependant Monsieur Autenor Habert jouit toujours de l’emplacement que son père a renfermé de murs et n’en paye plus le loyer. Prévoyant que tôt ou tard un procès surgira entre le Sieur Mathiot (ou ses ayant cause ) et Monsieur tuteur Habert et que ce dernier ou les siens revendiquèrent cet emplacement comme étant leur propriété. J’ai cru devoir dans l’intérêt de la ville et pour le cas où la convention ci-dessus, qui établit son droit, viendrait à disparaître, copier textuellement ici cette convention qui se trouve encore dans les archives de la Mairie (Hôtel de Ville). (27)
« Les soussignés : (28)
Michel Lamare maire de la ville de Sancerre, agissant au nom de la commune, d’une part (29)
Et André Habert , propriétaire, demeurant à Sancerre, d’autre part (30)
ont fait et arrêté ce qui suit : (31)
Monsieur Habert reconnaît que le terrain qu’il vient de clore par un mûr, situé Rue des Vieilles Boucheries , servant d’entrée à son pressoir (pressoir à vin), fait partie de la voie publique et appartient à la ville de Sancerre. (32)
Monsieur Lamare , au nom de la commune, lui concède la jouissance dudit terrain pour dix huit ans à compter de ce jour, moyennant la somme de un franc par an, qu’il payera entre les {Bonnin page : 305} mains du receveur municipal de la commune. (33)
Monsieur Habert s’oblige par ces présentes de laisser entrer dans le terrain clos de mûrs qui lui est affermé (affermer), le Sieur Autissier ou ses ayant cause , chaque fois qu’ils en auront besoin, pour faire réparer sa toiture, ou décharger de la paille ou du foin attendu que le grenier qui se trouve au dessus du pressoir (pressoir à vin) de Monsieur Habert appartient aux mineurs Boyron dont l’épouse du Sieur Autissier est mère et tutrice. (34)
Fait double à Sancerre le 1eroctobre 1849 (35)
suivant les signatures : André Habert et Lamare (36)
La maison de Madame Élise Boulay Veuve Prosper Habert qui fait le coin de la Rue Johanneau et de la Rue des Vieilles Boucheries ayant son entrée dans la dite Rue Johanneau ne sera pas décrite ici. (37)