Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Sous-Préfecture |
---|
Le 1er immeuble que l’on rencontre sur sa droite est la Sous-Préfecture et ses dépendances qui s’étendant sur la Rue du Pavé Noir , la Place de l’Orme de Saint Père et la Rue Saint Père . (2)
Une petite porte établi dans un pan coupé donne d’abord accès dans une petite cour où est déposé le fumier provenant des écuries. A la suite est un petit pavillon n’ayant qu’un rez de chaussée dans lequel était encore il y a une dizaine d’années installée la concierge , mais qui sort depuis de petit salon et même de cabinet aux sous préfets. (3)
Proche ce pavillon et longeant la Rue du Pavé Noir , se trouvent les lieux d’aisances à l’usage des bureaux, précédés d’une petite cour de quelques mètres de superficie. (4)
A la suite de cette cour est un bâtiment dans lequel sont les écuries, la sellerie et la remise. (5)
Une grande cour située entre les constructions ci-dessus décrites et la maison où se trouve l’habitation du Sous-Préfet et les bureaux, s’étend depuis la rue jusqu’au bosquet dont sera ci-après parlé. Un puits très ancien existe dans cette cour dans laquelle on accède par une porte cochère et deux autres petites portes placées l’une à droite et la seconde à gauche. (6)
Les bureaux et l’habitation du Sous-Préfet se trouvent dans le grand bâtiment édifié sur le côté gauche de cette cour. Une petite porte communique de la rue dans les bureaux établi en rez de chaussée et par un escalier en bois au cabinet du Sous-Préfet qui se trouve au 1er étage. En face la première marche de cet escalier et proche la porte des bureaux se trouve une autre porte communiquent dans la cour. La cuisine et l’office sont à la suite des bureaux. Un vestibule assez vaste dont l’entrée est protégée par une marquise , donne accès sur la droite à la salle à manger et au salon derrière lequel ont été établis depuis peu un cabinet d’aisances et une salle de bains et en face à l’escalier conduisant au 1er étage où se trouve l’habitation personnelle du Sous-Préfet . Une salle d’archives a été depuis peu installée dans les greniers. (7)
La cave qui existe sous le bâtiment est énorme.{Bonnin page : 198} (8)
Dans le fond de la cour est un petit bosquet sur le côté gauche duquel a été édifié depuis peu un colombier. (9)
Avant 1852, les dispositions de la Sous-Préfecture étaient bien différentes de celles d’aujourd’hui. La porte principale se trouvait dans la Rue du Pavé Noir , en face la maison appartenant actuellement au Sieur Biquin , menuisier et elle faisait encoche sur la cour. A gauche, dans cette encoche, et avant d’entrer par la porte cochère se trouvait l’habitation de la concierge . A la suite était un grand bâtiment servant de magasin ou de grange et dans lequel était autrefois un pressoir (pressoir à vin). Ces deux locaux étaient à peu près sur l’emplacement occupé aujourd’hui par la remise, les écuries, les lieux d’aisances des bureaux et le pavillon. (10)
Entre le magasin et le bâtiment principal, c’est à dire devant l’entrée actuelle était le jardin d’agrément du Sous-Préfet . (11)
(12)
A l’article de la Rue du Pavé Noir , j’ai donné le plan de la Sous-Préfecture telle qu’elle existait avant 1852. Je donne ici le plan de l’immeuble tel qu’il existe actuellement. En les rapprochant l’un de l’autre on saisira d’un seul coup d’œil les changements qui eut été opérés pendant ce laps de temps. (13)
Le bâtiment de la Sous-Préfecture et ses dépendances se trouvent exactement sur l’emplacement du Prieuré de Saint Père la None ou de Saint Pierre, occupé anciennement par des Religieux de l’Ordre de Saint Augustin , dépendant de l’Abbaye de Saint Satur . (14)
Le bâtiment servant de grange et de pressoir (pressoir à vin) où les curés de Sancerre déposaient autrefois le produit de la dîme en vin et blé qu’ils percevaient chaque année pour le compte de la fabrique (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre), fut affirmé moyennant 38 livres par an à Monsieur Jacques Cyprien Vaillant de Guélis, ainsi qu’il résulte d’un compte dressé par Monsieur Poupard , alors administrateur de la commune et des revenus de l’ancienne Cure , déposé dans les archives de la Mairie (Hôtel de Ville) de Sancerre. (15)
Monsieur le Curé Bourgeois y fut réintégré à la réouverture des églises, mais peu après, il fut obligé par l’administration municipale (il y consentit du reste d’assez bonne grâce) à céder une partie du local pour y installer les bureaux de la Sous-Préfecture . En 1807, en exécution d’une délibération du conseil municipal du 7 novembre, le logis curial fut entièrement affecté à l’usage ci-dessus indiqué et à l’habitation personnelle de Sous-Préfet qui auparavant logeait dans la maison Hyde de Neuville située proche l’ancien Cimetière de la Porte César et même à Saint Satur . Le département s’engagea à payer à la ville, annuellement, la somme de cinq cents francs, à titre de loyer, laquelle somme devait être reversée entre les mains de Monsieur le Curé Bourgeois , comme indemnité de logement. C’est à cette époque qui ce dernier alla demeurer chez Monsieur Blanchard , Rue de la Porte Vieille . (16)
Les sous-préfets restèrent en location dans les bâtiments de l’ancien Prieuré de Saint Père jusqu’au 20 février 1840, jour auquel la ville vendit l’immeuble au {Bonnin page : 202} département par acte reçu Maître Clérault , notaire à Sancerre, moyennant vingt deux mile francs. (17)
La maison qui suit la Sous-Préfecture est située entre deux cours qui en dépendent. (18)
La 1ère qui longe l’immeuble départemental et dans laquelle on entre par une porte cochère conduit à la remise et au jardin situé derrière la maison. Une petite porte à gauche donne accès dans les bâtiments d’habitation. (19)
La 2ème cour qui est carrelée donne accès dans les mêmes bâtiments et dans la cuisine qui fait face à la rue. En l’espace de trois ans, la foudre est tombée deux fois sur cette cuisine. Le tout appartient pour moitié à Madame Jeanne Garsonnin Veuve de Monsieur Jean Baptiste Chassaigne , qui fut successivement huissier , Monsieur Debois suppléant de la justice de paix et conseiller municipal et pour l’autre moitié à sa fille Mme Philippine (dite « Blanche ») Chassaigne , épouse de Monsieur Charles Lestang ancien contrôleur des contributions directes et ancien adjoint au maire. Monsieur et Madame Chassaigne l’avaient acquise antérieurement à 1823 de Monsieur François Mercier juge de paix du canton de Sancerre qui fut secrétaire de la Mairie (Hôtel de Ville) de cette ville du 20 septembre 1826 au 23 décembre 1827. En 1656, elle appartenait au Sieur Nelye Guichard . Elle est actuellement habitée par Madame Chassaigne et la famille Lestang . (20)
La maison suivante, qui se trouve en face le pressoir (pressoir à vin) Supplisson , appartient au Sieur Pierre Milhiet , serrurier , qui y dépose ses fers. Elle fut acquise en 1874 par ce dernier des héritiers de Pierre Leclerc , menuisier , qui l’avait acquise en 1844 de Joseph Julien , peintre . Celui-ci s’en était rendu acquéreur en 1838 de Joseph Godard , boucher , qui la tenait depuis 1828, de Michel Delante , marchand . (21)
La maison qui suit et qui fait le coin de la Rue de la Paneterie à son entrée sur cette rue et y a déjà été décrite. Elle appartient aussi au Sieur Pierre Milhiet , serrurier qui l’habite. (22)
Sur le côté gauche de la Rue de la Croix de Bois , en partant de la Rue Porte Serrure , on trouve d’abord une grande maison à un étage, faisant le coin de la Rue du Méridien , et comme sous le nom de Maison Clérault . Comme cette maison, qui appartient aujourd’hui aux mineurs Paul Louis et Henry Claude Gay Lugny , a son entrée principale sur la Rue du Méridien , elle ne sera pas décrite ici. (23)
Après la maison dont il vient d’être parlé, on rencontre celle de Monsieur Louis Étienne Chamaillard , médecin . Cette maison est composée de deux logements l’un donnant sur la rue habité par le propriétaire et l’autre donnant sur le jardin, par derrière, habité par Monsieur l’Abbé Vaillant de Guélis et puis sa sœur Madame Hélène Vaillant de Guélis , Veuve de Monsieur Pierre Alexandre Bonnet , docteur en médecine , ancien maire de Sancerre. (24)
Le logement donnant sur la rue comprend deux corps de bâtiments parallèles séparés par une cour dans laquelle on pénètre par une porte cochère. (25)
Le 1er qui est contigu à la maison des mineurs {Bonnin page : 203} Gay Lugny , n’était il y a une vingtaine d’années qu’un magasin que Monsieur Bonnet a fait transformer. La portion donnant sur la rue et actuellement le cabinet de consultation du Docteur Chamaillard . Derrière se trouve une petite remise. (26)
Le 2ème corps de bâtiment qui se trouve à droite en entrant dans la cour, par la porte cochère est l’habitation de Monsieur et Madame Chamaillard à laquelle on arrive par un escalier en pierre composé d’une dizaine de marches. Sous cette habitation est un cellier très spacieux. (27)
Ces bâtiments et leurs dépendances ont été donnés en dot à Madame Chamaillard , née Thérèse Cécile Joséphine Bonnet , suivant son contrat de mariage passé le 16 mai 1871, devant Maître Napoléon Quillier (Napoléon Quillier-Decencière), notaire à Sancerre, par Monsieur l’Abbé Vaillant de Guélis et Madame Veuve Bonnet , son oncle et sa mère sur nommés. Ceux-ci l’avaient recueilli dans la succession de Monsieur Jacques Cyprien Vaillant de Guélis, leur père propriétaire, qui fut adjoint au Maire de Sancerre du 15 juin 1811 au 17 août 1817. Elle avait été acquise par ce dernier de Monsieur Jean de Paris, Écuyer , Sieur de la Motte, Capitaine en Régiment de Bacqueville et de Marguerite Suzanne Courtillat , sa femme, et provenant à cette dernière de Siméon Courtillat Sieur de la Voye et de l’Olivette, conseiller du Roi , Président au grenier à sel de Sancerre et de Suzanne Martinat , son épouse. (28)
La maison qui suit celle de Monsieur Chamaillard appartient à Monsieur Anselme Édouard Joseph Boutet , ancien greffier du Tribunal , qui l’habite avec sa femme et son fils Monsieur Frédéric Boutet , qui lui a succédé dans sa charge. La façade de cette maison est en pierre de taille et l’époque de sa reconstruction est indiquée comme ci-contre au dessus de la porte d’entrée . Monsieur Boutet père l’a acquise vers 1850 de la Veuve et des héritiers de Monsieur Charles Auger , ancien avoué à Sancerre qui en était déjà possesseur en 1823. Elle provenait à ce dernier d’un né Maréchal dit « campé » qui l’habitait. Le 14 janvier 1750, elle appartenait à Jean Hanet , marchand , ancien perruquier , ancien syndic de la ville de Sancerre et à Suzanne Courtillat son épouse, et elle promenait à cette dernière de Thimothée Courtillat et de Suzanne Minard , ses père et mère. Comme la maison précédente elle a appartenu antérieurement à Siméon Courtillat et à Suzanne Martinat . (29)
(30)
A la suite de la maison Boutet se trouve le pressoir (pressoir à vin) de Messieurs Camille et Maurice Supplisson , qui leur provient de la succession de Madame Césarine Bonnet Veuve d’Eugène Supplisson , leur mère. Les anciens propriétaires de ce pressoir (pressoir à vin) sont Guillaume Hyacinthe Bonnet , propriétaire et ancien adjoint au maire, père de Madame Supplisson , Edme Bonnet Dubault , procureur et officier municipal pendant la 1et révolution, son aïeul. Une belle cave existe sous ce pressoir (pressoir à vin). (31)
Une maison ayant une boutique une devanture suit le pressoir (pressoir à vin) Supplisson . La boutique et la chambre du fond sont occupés par le Sieur Paul Gaucher , tailleur et le 1er étage par le Sieur Philippe Coquereau . Elle appartient à Monsieur Jean Baptiste Bouchard Lauverjat et elle lui provient d’acquisition faite il y a 4 ou 5 ans de Mélanie Frémont , fille de Jean Frémont , sabotier et de Suzanne Panseron . Madame Frémont la tenait par succession de Jean Panseron , son père. (32)
Une cour dans laquelle si trouve un puits, appartenant aussi à Monsieur Bouchard Lauverjat , sépare la maison ci-dessus de la suivante qui fait le coin de la Rue de la Croix de Bois et de celle de la Paix . Cette dernière maison est décrite à la Rue de la Paix et elle appartient aussi à Monsieur Bouchard Lauverjat . (33)