La Rue du Collège prend naissance à la Place de la Paneterie et descend parallèlement {Bonnin page : 119} à la Rue Porte Vieille jusqu’au point de réunion des Rues du Four Banal , du Petit Remparts et de la Porte Oison . (2)
Elle est ainsi appelée parce qu’avant 1812 l’entrée du Collège (Collège Communal) se trouvait en haut de cette rue. Par suite des travaux que la ville est en train de faire exécuter en ce moment, l’entrée de cet établissement s’y trouvera reportée à nouveau. (3)
Des maisons se trouvant sur le côté droit de la rue, en descendant, je n’ai que la dernière à décrire, les autres ayant toutes leurs façades sur la Rue de la Porte Vieille . (4)
Cette dernière maison qui fait le coin de la Rue du Collège et la Rue du Four Banal appartient aujourd’hui à Madame Aline Lauverjat Veuve Hugret et est habitée par le Sieur Jean Baptiste Delaporte fils dit « Mognon ». Elle formait anciennement, avec le pressoir (pressoir à vin) appartenant à la même propriétaire et dont l’entrée se trouve dans cette dernière rue un fief qui relevait du comté et dans lequel était installé le Four Banal (voir à l’article de cette dernière rue). (5)
A gauche en descendant la rue, on trouve après la grange Gaudry acquise par la ville et sur l’emplacement de laquelle va être édifié une annexe de Collège (Collège Communal), d’abord une petite cour et une écurie au fond ayant la même longueur que la grange Gaudry et construite en basse goutte, puis une autre cour assez spacieuse renfermée par une grille de fer avec un corps de bâtiments au fond et sur la droite. L’écurie et la petite cour appartiennent au Sieur François Roblin fils, dit « La Quionne », charcutier Place de la Paneterie qui les possède comme donataire de François Roblin dit « Le Quionne » son père. La grande cour et la maison qui souvent appartiennent au Sieur Napoléon Bonnet dit « Paul Godard », boucher . Ces deux immeubles est la même origine de propriété par la grange Gaudry . (6)
On trouve ensuite un passage voûté conduisant dans deux cours bordées de maison appartenant audit Napoléon Bonnet , au Sieur Étienne Picard et à la Veuve Hérault dite « La Branlarde ». Ces maisons n’ont rien de remarquable. (7)
A la sortie du passage on trouve la maison du Sieur Simon Vernon, tailleur de pierre . Elle provient à la femme Vergnon née Suzanne Cassier de son père Auguste Cassier dit « Fouchard », tisserand et ancien suisse de la paroisse. (8)
Celle qui suit appartient aux héritiers de François Semelet dit « Bonne Soupe » et est occupée par le Sieur Étienne Semelet dit « Gonance », oncle des sur nommés. Elle provient aux enfants François Semelet de leur aïeul paternel le Sieur Étienne Semelet père dit « Gonance » décédé l’année dernière. Cette maison est un échantillon de ce qu’étaient anciennement les maisons de vignerons à Sancerre. Une grande chambre au rez de chaussée, se trouvant d’un mètre en contrebas de la rue, noire, humide, rempli de meubles ayant servis à trois ou quatre générations, reçoit la famille. Le charnier , les hottes, les pics, les fessoirs sont accumulés près de la porte de la chambre, dans un petit corridor au fond duquel se trouvent les cuves. On ne peut réellement concevoir comment on peut à l’époque où nous vivons et où les vignerons sont généralement si bien et si proprement logés, se contenter d’un taudis pareil.{Bonnin page : 120} (9)
La maison suivante appartient au Sieur Pierre Thirot dit « Potaud » qui l'a acquis cette année du Sieur Jean Lafond , tonnelier et tambour de ville. Celui-ci la tenait d'un oncle de sa première femme le Veuf Louis Louis dit « la bonne année ». C'est une des maisons de vigneron des plus commodes de Sancerre. Deux belles pièces se trouvent au rez de chaussée. De celle du fond au monte au 1er étage où se trouvent une forte belle chambre et un grenier. Une petite cour derrière la maison donne entrée à deux caves voûtées et carrelées dans l'une du quelle existe un puits que le propriétaire a troué tout fait et en parfait état. (10)
Enfin la maison qui fait le coin de la Rue du Collège et de la Rue Porte Oison appartient aujourd'hui au Sieur Alexandre Girardeau , cordonnier , Rue de la Paix , qui la tient du Sieur Gabriel Marty , brocanteur Auvergnat qui l'avait lui même acquise de la succession de Patient Turpin . (1) (11)
(1) Dans l'acte de donation du bâtiment du Collège (Collège Communal), par Jean Ribaton et sa mère à la Ville de Sancerre, en date du 15 juillet 1521, le carrefour formé par la rencontre la Rue du Collège , du Four Banal , des Petits Remparts et de la Porte Oison , est désigné sous le nom de Carroir de Langin . (12)