Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Rue des Petits Remparts


Rue des Petits Remparts ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ) (1)

Géolocalisation du lieu

La rue des Petits Rempart (Rue des Petits Remparts) prend naissance au point de réunion des Rues du Collège , de la Porte Oison et du Four Banal et elle se termine au bas de la Rue de la Porte Vieille , en face la Rue Basse des Remparts . (2)

Étymologie du lieu

Elle n'est située qu'à 20 ou 20 mètres tant au plus des anciens murs de ville et sur l'emplacement du lieu appelé au temps du siège de 1573, la plateforme de Baudin et son nom lui provient du voisinage des fortifications qui défendaient la ville de ce côté. (3)

Les efforts des assiégeants, pendant ce siège, s'étant principalement portés du côté de la Grange Londy {Bonnin page : 131} ce quartier avait été presque entièrement détruit par les boulets des batteries de l'Orme au Loup et le Carroir Maréchaux . C'est ce qui explique le grand nombre de projectiles qui ont été trouvés jusqu'à présent tant dans cette rue que dans les terrains l'avoisinant. (4)

Détail du lieu

En y pénétrant par la Rue du Collège on trouve d'abord à sa droite la maison du Sieur Silvain Semelet dont il est question à l'article de la Rue du Four Banal . La grange qui fait suite et dans laquelle on entre par une Porte Cochère ouvrant sur la Rue des Petits Rempart (Rue des Petits Remparts) appartient au même propriétaires. (5)

La maison qui suit et qui est nouvellement construite ( elle ne date que de 1872 ou 1873 ) est connue et désignée sous le nom de « Petit Tribunal » . Elle appartient actuellement au Sieur Bourdeaux Rossignol , maître maçon , Rue des Degrés qui la tient par acquisition de Claude Jupillat , maître maçon et de Marguerite Serveau , sa femme et elle provenait à cette dernière de Pierre Serveau et de Marguerite Planchon , ses père et mère. Cette maison qui avance considérablement sur la voie publique et dont l'administration municipale aurait bien dû prescrire le reculement dans l'intérêt de la circulation a été appelée le « Petit Tribunal » parce que le Sieur Jupillat sur nommé qui venait de construire le palais de justice de Sancerre ( ou par parenthèse il s'est ruiné) s'était servi de mêmes épures pour la réédification de sa maison. (6)

Sous cette maison se trouve un passage qui de la rue conduit dans une cour commune avec la née Joséphine Chevreau Veuve de Nicolas Coqueval . Au fond de cette cour est une maison fort ancienne habitée par la sur nommée qui en est propriétaire. J'ignore quels on eut été les anciens possesseurs. J'ai appris seulement qu'elle avait appartenu il y a fort longtemps à un né Léclopé . Est ce Claude Léclopé  ?, conseiller du Roi , notaire royal et secrétaire de messieurs de l’Église de Bourges qui s'est marié à Sancerre au commencement du siècle dernier à Marie Françoise Préponier (Préponnier), fille de François Préponier (François Préponnier), notaire royal en cette ville ? Ou bien Pierre Léclopé , mégissier , qui s'est marié à Sancerre vers la même époque à Elizabeth Leclerc  ? Je ne saurais dire lequel. Cependant j'ai tout bien de croire que c'est le dernier. (7)

La portion occupée par la Veuve Coqueval est seule visible de la cour. Le surplus qui appartient à d'autres propriétaires est enchevêtré dans d'autres maisons et peu facile à décrire. (8)

On arrive à la chambre occupée par la Veuve Coqueval , par un escalier tournant, en pierre, construit dans une tourelle située au fond de la cour à gauche, au dessus de la porte de cette tourelle est gravé le millésime de 1627. Une grande fenêtre sculpté éclaire la chambre de la Veuve Coqueval qui fait face à la rue et à la maison Bourdeaux et qui se trouve exactement au dessus d'une cave appartenant à une autre personne et dont l'entrée mérite une description particulière en raison de deux anciennes crédences sculptées qui se trouvent l'une à droite et l'autre à gauche de la porte. (9)

Celle de droite, (en entrant dans la cave) peut avoir vingt centimètres de hauteur et environ quinze à dix huit centimètres de saillie et elle représente deux animaux dont il est difficile de {Bonnin page : 132} préciser l'espèce en raison de l'imperfection de la sculpture et peut-être aussi du degré de vétusté de la pierre, mais qui sont très probablement des lions, lesquels supportent un écusson dont les armoiries ont été grattées vraisemblablement au moment de la révolution où des imbéciles détruisaient tout sous prétexte qu'il ne devait rien reste de ce qui pouvait rappelé l'ancien régime. (10)

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Leurs successeurs d'aujourd'hui en feraient bien autant et peut être pire. L'autre crédence qui se trouve du côté gauche est de la même dimension ou à peu près. Au centre se trouve une sorte de palmier assez grossièrement sculpté ayant deux racines et trois branches écourtées et de chaque côté une large feuille portant de sa base et allant presque rejoindre le sommet. Ces deux crédences sont noirâtre et semblent beaucoup plus anciennes que la maison, mais il est facile de voir qu'elles ont été meulées souvent et qu'on doit attribuer à la grande quantité d'huile que la pierre a dû absorber, la couleur brun dont elle est revêtue. (12)

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Après la maison du petit Tribunal , on trouve celle appartenant à la veuve et aux héritiers Louis Péloille dit « Launier », qui avance aussi d'une manière considérable sur la voie publique. La porte de l'unique chambre d'habitation se trouve dans la cache fermée à cet endroit par la rue et l'exposition du midi. Une petite cour dépendant de cette maison y fut suite. (14)

Immédiatement à la suite de cette cour est celle de Monsieur Chazereau et sa maison d'habitation. Ces immeubles qui appartenaient au Sieur Emmanuel Baumann , père, contenant Rue des Juifs , ont été rendu sur lui en 1871 à Monsieur Edme Arnaud Jules Chazereau alors secrétaire de la Sous-Préfecture et aujourd'hui rentier . Ce dernier l'habite depuis son acquisition auparavant elle était occupée à titre de location par Monsieur René Brunet , secrétaire de la Maire et sa femme qui était veuve en 1ere noves de Monsieur Augustin Estève . (15)

Entre le maison Chazereau et la Rue Grange Londy , se trouve une petite maison et une cour appartenant au Sieur Claude Prosper Lognon dit « le Noir ». (16)

Petite Histoire :La Grange Londy dépôt d'armes et de munitions

La maison du Sieur Jean Diot , vigneron et ancien vidangeur suit immédiatement la Grange Londy . Une petite cour en dépendant de la rue. A la suite se trouve une cour dans laquelle est construit un hangar servant de grange au Sieur François Boin qui en est le propriétaire. (17)

Petite Histoire :Une boucherie Jacquet

{Bonnin page : 134} (18)

Une grange appartenant au Sieur Vincent Habert dit « Pivot » suit ainsi qu'une cour au Sieur Louis Lauverjat . A la suite de cette cour se trouve l'emplacement dont j'ai également parlé à l'article (19)

de la Rue du Mouton Noir et sur lequel se trouve actuellement un dépôt de purin . (20)

Entre la Rue du Mouton Noir et celle de la Chèvre Blanche est l'emplacement dont j'ai également parlé à l'article de cette 1ère rue qui appartient au Sieur Mallet dit « Bas auch » et sur lequel il dépose ses voitures et le sable qu'il retire de la Loire et vend aux particuliers. (21)

Entre la Rue de la Chèvre Blanche et la Rue de la Huchette se trouvent deux maisons déjà décrites, la 1ère ayant son entrée dans la Rue de la Chèvre Blanche et habitée par le Sieur Delestrée et la seconde dont la porte ouvre sur la Rue de la Huchette appartenant à Jean Saujot et habitée par différents locataires. (22)

Après avoir dépassé cette dernière rue on trouve trois maisons situant, appartenant aussi aux héritiers Saujot . Elle proviennent à ces derniers de Marie Rondeau Veuve de Jean Saujot , laquelle les tenait par succession de Jean Rondeau , son père, maître maçon , le même qui construisit l'Hôtel de Ville . Par suite du macadamisage des rues exécuté en 1853 et 1854, le sel de la Rue des Petits Remparts fut considérablement sur élevé, particulièrement dans la partie se trouvant au devant des trois maisons ci-dessus et les fenêtres du rez de chaussée furent, par suite de ces travaux, mis au niveau de la rue. Il est impossible d'indiquer le nombre et la nature des invectives de toutes sortes que le Sieur Rondeau lança à cette occasion dans son patois de la marche, à la tête des membres de la municipalité et de Monsieur Guillard , architecte , qui dirigent les travaux. Jusqu'à sa mort il ne cessa de les accabler de reproches et de les menacer de sa vengeance. (23)

Entre la 2ème et la 3ème de ces maisons, en tirant sur la Porte Vieille et à hauteur du 1er étage, se trouve placé dans le mur de façade une pierre sculpté d'environ 30 centimètres de hauteur sur 20 à 25 de largeur représentant un enfant ayant la tête nue, de beaux cheveux bouclés lui tombent presque sur les épaules, les moindres étant cachées de chaque côté par une draperie portant des épaules. Cette petite sculpture est assez bien conservée. (24)

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Petite Histoire :Des boulets trouvaient en creusant des fondations

Une cour en Sieur Louis Cordier père dit « Jean Le Val » suit la maison Bourgeois . (26)

A la suite de cette cour se trouve un grand bâtiment avançant beaucoup sur la voie publique, qui, s’il n’est pas contemporain du siège a dû être construit peu après en comprenant un grange appartenant au Sieur Charles Ducloux dit « Baumion », vigneron et des caves au Sieur Alexandre Pain , Marchand de vin en gros. (27)

La maison suivante, qui est en reculement sur le bâtiment précédent, et qui est actuellement occupée par Mademoiselle Euphérine Petit , rentière , appartient aussi au Sieur Pain et provient ainsi que le susdit bâtiment de Madame Boursault de Tronçay , née Anne Pauline Macnab , héritière de Monsieur Alexandre Macnab , son père. (28)

Suivent une maison appartenant au Sieur Louis Cordier et une autre qui fait le coin de la rue appartenant au Sieur André Vatan Dupont , mais qui a son entrée sur la Rue de la Porte Vieille . (29)

En remontant la même rue, à partir de la Rue de la Porte Vieille jusqu’à celle de la Porte Oison , on rencontre d’abord sur sa droite une maison n’ayant qu’un rez de chaussée dont l’entrée se trouve sur la Rue des Petits Remparts mais qui est éclairé par deux fenêtres donnant sur l’entrée de la Rue Porte Vieille . Une porte de cour ouvre sur cette dernière rue et permet l’accès d’un jardin qui en dépend et qui longe l’emplacement appelé la Place Manette . Bien que cette maison, la cour et le jardin soient plutôt sur la Rue de la Porte Vieille que sur celle des Petits Remparts j’en donnerai la description ici pour suivre la marche que j’ai adoptée jusqu’à présent, à savoir de décrire les maisons et leurs dépendances à l’article de la rue où l’immeuble principal a son entrée. Cette maison qui, au temps du siège, était la 1ère à droite, en entrant en ville par la Porte Vieille est maintenant peu d’importance. Elle a dû à un certain moment être occupée par une personne aisée. (30)

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Mademoiselle Emphrosine Petit , propriétaire actuelle de cette maison l’avait acquise de Monsieur Jean Raimbault , Marchand de vin et de Madame Marie Julie Vachier Lagrasse déjà nommés. Ce logis a dû être, de tout temps, habité par des personnes notables. Antérieurement aux Sœurs du Verbe Incarné , elle fut successivement habitée à titre de location par Monsieur le Baron , Moulin de Ménainville , receveur particulier des finances , les Frères des Écoles Chrétiennes , le pensionnant libre de Madame Dupont , Monsieur Archambault , receveur particulier des finances et Monsieur Pernot qui exerçait les mêmes fonctions. (31)

Après le jardin du couvent se trouvent : (32)

1) Celui du Sieur Alexandre Pain , Marchand de vin en gros, qui lui provient d’acquisition faite de Monsieur et Madame Boursault du Tronçay , déjà nommés. (33)

2) Celui du Sieur Alphonse Bonnet dont la porte est exactement dans l’angle de la rue, (34)

3) Celui du Sieur Mathieu Bourgeois , en face la maison de ce dernier. (35)

Pour arriver à la Rue Porte Oison on rencontre : (36)

Un cellier aux héritiers Saujot , une écurie à Pierre Saujot , (37)

Un jardin et une maison au même, (38)

Deux jardins appartenant le premier à Messieur Supplisson et le suivant à Monsieur Boyron , (39)

Une cabane appartenant aux héritiers Louis Péloille dit « Limonier » et occupé par le Sieur Pierre Galopin menuisier , (40)

Un passage conduisant dans les vignes, presque vis à vis la Rue du Mouton Noir . (41)

Une maison aux héritiers Mathieu Galopin et habitée par Henry Baptiste Moindrot , fils dit « Quartier Sec ». (42)

Un jardin à Louis François Gressin , menuisier  . (43)

Un autre jardin à Louis Lauverjat Leguay , qui est superbe. (44)

Une vigne à Eugène Lauverjat Habert , rentier , (45)

Un jardin à Jean Baptiste Bailly , sabotier , (46)

Un jardin, une maison, une cour et une autre maison appartenant au Sieur Simon Vincent Habert dit « Pavot », vigneron . (47)

Une autre maison appartenant à la Veuve Louis Péloille dit « Limonnier », faisant face à celle qu’elle habite de l’autre côté de la rue. (48)

Cette maison qui lui provient de la Veuve Thirot dit « Grenouille » appartenait en 1854 à un né Jean Berthelet et elle avançait tellement sur la voie publique que la ville représentée par Monsieur Bonnet , maire, fut obligée, au moment ou l’on macadamisait la rue, d’en acheter plusieurs mètres de largeur pour permettre aux voitures de {Bonnin page : 139} circuler librement. (49)

Une cour commune avec le Sieur Auguste Jallot , sépare cette maison de celle de ce dernier qui dépendait originairement de la maison du Sieur Jean Lognon , décrite à l’article de la Rue de la Porte Oison et qui a la même origine de propriété. (50)

Toutes les maisons, tous les jardins situés sur le côté droit de la Rue des Petits Remparts en montant, à partie de la Porte Vieille , jouissent d’une vue superbe. (51)