La Place Manette est un emplacement planté de plusieurs rangs de tilleuls, faisant suite au Rempart des Dames et situé entre l’extrémité ouest de la Rue de la Porte Vieille et le chemin de Sancerre au Clos des Rauches , conduisant au Pré Vaillier et à Pignol . (2)
J’ignore d’où peut lui venir ce nom de Place Manette qui ne lui est du reste donné {Bonnin page : 420} que depuis une vingtaine d’années. J’ai entendu des vieillards protester contre cette dénomination et affirmer : (3)
1) Qu’anciennement le nom de Place Manette e était donné à l’emplacement situé sous le jardin Bertrand , Rempart des Abreuvoirs , entre le Montignon (Montignon des Six Tilleuls) conduisant à la Ruelle de Chavignol et celui conduisant à la Porte Serrure , (4)
2) Qu’il s’appelait il y a 50 ans Place Lahaussois , du nom du maire (François Alphonse Lahaussois) qui l’avait fait niveler et planter de tilleuls. (5)
Le côté droit de la Place Manette est occupé en entier par la vigne du Sieur Étienne Bailly Dubois , vigneron et conseiller municipal . (6)
Le côté gauche, au commencement duquel se voient les anciennes murailles de la ville, avec un revêtement en pierre de taille d’une solidité extraordinaire, comprend deux immeubles seulement : le jardin Bex dont j’ai parlé à la Rue des Petits Remparts et dans lequel se trouve la base d’un des porteau ou tourelles flanquant la Porte Vieille et le jardin de Mademoiselle Petit dépendant de la maison occupée par les Dames Religieuses du Verbe Incarné . (7)
Au fond est une palissade avec une large barrière, séparent la Place Manette des vignes du Thou , appartenant à Monsieur le Vicomte de Bardonnet , propriétaire du Château de l’Estang . (8)
Tous les égouts de la ville depuis la Rue des Trois Piliers , la Rue Saint Denis et la Rue de la Porte Vieille se déversant dans une large rigole établie sur le côté gauche de la Place Manette , proche les jardins Bex et Petit et vont tomber dans le fossé des anciennes fortifications dont je parlerai plus loin. Une immense fossé creusée au sommet de la vigne de Monsieur de Bardonnet reçoit aussi les eaux. Elles s’y évaporent et déposent un limon excellant pour former les crots de la propriété. Par les grands orages, il arriva quelque fois que la fosse est insuffisante et que l’eau se répandant avec impétuosité sur la pente descendant au Chemin des Étangs , emporte les terres, déracine ou couvre complètement les ceps des vignes riveraines. Monsieur le Vicomte de Bardonnet est alors obligé d’indemniser les propriétaires, ses voisins. (9)