Description de Sancerre de Léopold Bonnin : La vérité sur le Château Gordon et la ville de Gordon


La vérité sur le Château Gordon et la ville de Gordon (1)

Si une question a été souvent controversée et discutée c’est assurément celle concernant les origines du château et de la ville de Sancerre. (2)

D’après Chaumeau , le plus ancien historien du Berry, la ville de Sancerre, avant la conquête des Gaules par Jules César était appelée Gordon et fut ensuite désignés sous le nom de « Sacrum Cereris (Sacrum Cesaris) », parce que César y adorait la déesse Cérès. Il y construisit un fort et beau château où il se retirait la plupart du temps quand il voulait offrir des sacrifices à ses Dieux, ce qui fit appeler ce château Sacrum Cesaris , ce qui équivaut à dire la Chapelle ou l’Oratoire de César. (3)

Léry , dans son journal du siège indique qu’il ne peut admettre que la ville ait été construite par César, celui-ci n’en parlant pas dans ses commentaires, comme si le conquérant avait désigné nominativement et sans en excepter une seule toutes les villes qu’il a traversées, occupées ou fondées. L’opinion de Léry est plutôt que Sancerre a été fondée par les Bourguignons. (4)

Nicolas De Nicolay , géographe et valet de chambre du Roi Charles IX , dit à propos de Sancerre, dans sa description du Berry et diocèse de Bourges au 16ème siècle que cette ville s’appelait premièrement Gordon . Que son chastel qui était fait ancien et qui regardait le fleuve de Loire , consistait en une haute tour carrée, deshabitée et fort démolie car qu’au peu de logis pour le concierge et quelques écuries et greniers édifiés selon le commun dire après la conquête des gaules par Jules César qui y fit élever aussi un temple à Cérès à laquelle il faisait solennels sacrifices et qui fut appelé « Sacrum Cérerés » et encore « Sacrum Césaris », ce qui voudrait dire l’oratoire de César . Nicolay ajoute : depuis par mot corrompu on l’a toujours appelé Sancerre. (5)

La Thaumassière , historien du Berry, originaire de Sancerre, n’indique pas dans son ouvrage l’époque de la construction du château, mais dans son opinion Sancerre a été construit par une colonie de Saxons, sous le règne de Charlemagne ou sous celui de l’un de ses successeurs. Le nom de « Sacrum Césaris » a été, d’après lui, inventé par Philippe Le Breton , poète de Philippe Auguste (Philippe II) pour flatter les Comtes de Sancerre. Enfin, le premier il avance que le Château Gordon ou simplement Gordon était Saint Satur et non Sancerre. (6)

Dom Desmaisons , Prieur de Saint Satur , auteur d’une histoire manuscrite de l’Abbaye dudit lieu, adopte avec empressement l’opinion de la Thaumassière . (7)

L’Abbé Poupard estime que le château et la ville de Sancerre ne remontent pas au-delà de la féodalité. {Bonnin page : 374} (8)

Monsieur de Roynal est d’avis qu’ils ont du être construits Louis Carloman , roi d’Aquitaine Monsieur de Certain , dans le volume de 1858, de la bibliothèque de l’école des Chartes , reconnaît que le Sancerre actuel est l’ancien Gordon . (9)

Enfin Monsieur Chavaudret , auteur du travail intitulé : observation historiques sur la ville de Sancerre est d’avis que cette ville remonte par son origine à César , mais il indique que le Château Gordon était Saint Satur . (10)

Ainsi qu’on le voit par cet exposé, les opinions au sujet de la fondation du château et de la ville de Sancerre sont tellement divisées qu’il est pour ainsi dire impossible de discerner où est la vérité. (11)

Pour la découvrir il faut d’après moi réunir deux conditions : (12)

La 1ère trouver le plus ancien document traitant de cette question et voir s’il s’accorde avec les traditions locales, (13)

La 2ème connaître à fond ces traditions, le pays, l’étymologie de ses noms de lieu, les ruines et vestiges se trouvant sur son territoire, choses qui éclairent singulièrement la situation. (14)

Le document le plus ancien est sans contredit l’histoire anonyme des Seigneurs d’Amboise depuis César jusqu’en 1066, dans laquelle se lisent les lignes suivantes qui ne laissant subsister aucun doute sur la question de l’origine du château et de la ville de Sancerre. « Nivenensi urba capta, Cesar Secus ripas Ligeris equitan, in quodam monta oppidum firmavit, ibique simulacra onnium idolorul Surrum que secul gerabat, posmit, qued oppidum Romain Sacrum Ceraris vocaverunt » Ce qui se traduit ainsi : Après la prise de Nevers , César suivant avec un corps et cavalerie les rives de la Loire établit un oppidum sur une certaine montagne. Il y plaça les images de toutes les idoles qu’il portait avec lui. C’est cet oppidum que les romains appelaient « Sacrum Cesaris » (Sacrum Cesaris). (15)

Ainsi qu’on le veut, nous ne nous trouvons plus en présence d’opinions plus ou moins hasardées, ne reposant sur aucun fondement solide, mais d’une affirmation des plus catégoriques. Cette affirmation qui a la mérite de s’accorder parfaitement avec les traditions locales, démontre surabondamment que Philippe Lebreton n’est pas l’inventeur du nom de « Sacrum Cesaris  ». Rapproché de toutes les bulles, de toutes les chartes où figure ce dernier nom, le texte ci-dessus mit à néant toutes les appréciations et opinions contraires. (16)

Il y a lieu de remarquer d’autre part que la ville de Sancerre a eu jusqu’à présent les malchances de n’avoir pour historien que des étrangers, et je n’accepte pas même la Thaumassière bien qu’il soit né à Sancerre. Cet historien ne connaissant ni la ville ni les environs et l’ayant jugée de loin, sans tenir compte de la situation géographique et typographique, non plus que des vestiges qu’on y rencontre à chaque pas, se sont tous plus ou moins égarés sur des textes obscurs et ont avancé les uns et les autres de grosses erreurs qu’un véritable sancerrois ne commettrait jamais. (17)

Messieurs Chaumeau , Nicolay et de Certain sont ceux qui se sont le plus rapprochés de la vérité. Au lieu de placer la ville de Gordon entre le château et la Loire , là où elle existait véritablement {Bonnin page : 375} ils l’ont placée sur le sommet de la montagne. (18)

La Thaumassière chez qui on pouvait espérer une connaissance plus approfondie des lieux, en sa qualité de sancerrois, commence par avouer qu’il ne peut relativement à Sancerre, donner que les renseignements qu’il a recueillis exprès de Monsieur Chollet de la Chapelle d’Angillon , lequel connaissait notre ville encore moins que lui. Il s’égare sur un texte en le Château de Gordon (Château de Sancerre) est appelé « Castrum Saneti Satirii» et par l’autorité attachée à son nom et sortant à sa qualité de sancerrois, il entraîne à sa suite Monsieur de Raynal , le savant historien et bien d’autres. Je dis qu’il s’égare et c’est la vérité, car à l’époque où ce malencontreux nom de « Castrum Saneti Satirii» paraît dans la fameuse charte de 1034, les reliques de Saint Satur et les religieux étaient dans le Prieuré de Saint Père la None , où ils restèrent près de 60 ans. C’est à dire pendant tout le temps de la construction de l’abbaye et de l’Église de Saint Satur . Et il n’est pas étonnant de voir le « Castrum Gordonicum » transformé en « Castrum Sancti Satyrii» par la piété des fidèles et celle de Mahaut de Château Gordon. (19)

C’est donc à La Thaumassière qui l’on doit attribuer la paternité de cette idée saugrenue de trouver le Château Gordon à Saint Satur et des erreurs nombreuses commises à sa suite par ceux qui ont écrit depuis 1689 sur cette question brûlante. Je reconnais cependant qu’il est un peu excusable pour les motifs suivants. Né vers 1624 à Sancerre, il quitta cette ville vers 1639, c’est à dire à l’âge de 15 ans, après la mort de son père et ne revient plus dans son pays natal, les biens ayant été vendus. A l’époque où parut son travail, en 1689, c’est à dire cinquante ans après, il n’avait conservé de son pays qu’un souvenir très confus et il n’est pas étonnant de lui voir commettre des erreurs et ces omissions qu’une connaissance plus approfondie des lieux ou même un simple examen auraient évitées. (20)

Je me résume sur ce point et j’avance hardiment que l’histoire, en ce qui concerne les origines du château et de la ville de Sancerre est entièrement à refaire, les appréciations des auteurs que je viens de citer étant complètement erronées. (21)

Les lignes qui veut suivre vont assuraient soulever des clameurs très nombreuses. Mon opinion étant tout à fait en contraction avec celles admises de nos jours, mais je ne m’en préoccupe en aucune manière. Certain que je sois dans la vérité et m’appuyant sur les traditions, dont on ne tient pas toujours assez compte, sur des textes certains de sur une connaissance complète des lieux. Ce qui manquait surtout aux historiens déjà cités. Ma faible voix n’aura probablement guère d’écho. Peu n’importe ! J’aurai montré la route à suivre et j’espère que plus tard une plume plus autorisée que la mienne parviendra à démontrer victorieusement que je suis dans le vrai. (22)

Pour donner à cette partie de mon travail toute la clarté et toute l’étendue nécessaires je me vais forcé d’entrer ici dans des détails qui auraient été peut être mieux à leur place au début de cet ouvrage et qui sont relatif tout à l’origine de la ville actuelle de Sancerre et à son développement depuis sa fondation jusqu’au 13ème siècle, époque à laquelle elle fut entièrement construite qu’à la ville de Château Gordon ou simplement de Gordon que je qualifierai d’ancien Sancerre. {Bonnin page : 376} (23)

Le château, la ville actuelle et l’ancienne ville sont trop entièrement liés ensemble par leur origine, leur proximité et une foule de circonstances pour que je puisse passer sans silence ces détails qui sont pour la plupart inconnus de la grande majorité de mes concitoyens et qui je l’espère, seront pour un d’un grand intérêt. (24)

Je n’ai pas à rappeler ici le texte fourni par l’histoire des Seigneurs d’Amboise qui établit de la manière la plus péremptoire l’établissement par César d’un oppidum et d’un temple sur la montagne de Sancerre, appelée des lors le temple de Cérès ou l’oratoire de César , « Sacrum Cereris » ou « Sacrum Cesaris » (Sacrum Cesaris). Je me bornerai à faire remarquer que l’armée du conquérant suit, pour traverser la Loire , poster soit au Gué de Tracy , soit en face Saint Thibault , en amont du pont actuel, à l’endroit où de nos jours encore on voit quand les eaux soit basses les traces d’une chaussée maçonnée. Dans mon opinion je crois plutôt que ce fait à Tracy , en face le chemin conduisant de la Loire au « Château des Eaux-Belles » (Château des Eaux-Belles) ou « Aubels ». (25)

Dans l’un ou l’autre cas le conquérant dût trouver qui son passage pour arriver au sommet de la montagne la ville de Gordon qui s’étendait alors d’une part, du fleuve jusqu’à l’endroit où fut bâti plus tard la tour carrée ou de Saint Hilaire du Château (Ancien Château Féodal) et d’autre part de Saint Thibault jusqu’aux Eaux Belles (Château des Eaux-Belles) au sud et jusqu’à Pignol à l’ouest. Cette ville de Gordon et « Son Castrum » qui d’après Chaumeau existaient déjà avant la conquête des Gaules et qui d’après un moine de l’Abbaye de Saint Sulpice de Bourges , de l’époque carolingienne, existaient alors depuis si longtemps que son origine se perdait déjà dans un passé reculé, avaient ils été détruits pour empêcher le ravitaillement de César  ? Avaient-ils été épargnés ? Nul ne le sait. L’une et l’autre hypothèse peuvent être adoptée. César n’ayant pas, ainsi que je l’ai déjà fait remarquer indiqué minutieusement les noms de toutes les villes qu’il traverse. Toujours est-il que frappé des avantages que présentait au point de vue de la défense cette montagne escarpée située non loin d’Avaricum et de Nivernenci et d’où l’on pouvait non seulement maintenir la ville de Gordon dans l’obéissance mais encore surveiller le passage de la Loire ainsi que les mouvements de troupes qui pouvaient avoir lieu aux envions. Le conquérant s’y établit. Une enceinte fut tracée, des fossés furent creusés, les abords furent fortifiés et les légions s’y installèrent. (26)

En avançant qui César établit un camp sur la montagne de Sancerre, j’ai l’heureuse chance de partager l’opinion de tous les historiens déjà cités qui, sans en excepter aucun, sont d’avis que la montagne de Sancerre par sa situation, doit être fortifiés dans les temps anciens. Cette opinion est même si généralement admise que le général Creuly dans sa carte de la Gaule sous le Proconsulat de César et Monsieur Chazaud dans le bulletin de la société d’émulation de l’Allier veut même jusqu’à désigner la montagne de Sancerre comme l’ancienne « Gergovia Boiorum ». Personnellement, je crois même qu’antérieurement à ma conquête romaine la montagne de Sancerre fut occupée par un oppidum gaulois. Ce qui donne à cette opinion un certain degré de vraisemblance n’est qu’en 1821, en réparant la {Bonnin page : 377} partie inférieure de la Rue de la Porte Vieille , on trouve un moule en grès de l’époque gauloise représentant un oiseau et un temple et partant deux légendes concentriques en caractères palmyréniens . Ce moule qui devait servir à la fabrication des monnaies gauloises ou d’amulettes talismaniques a été déposé au musée de Bourges dont il est une des pièces les plus curieuses. Quelques années plus tard un couteau en silex fut trouvé dans l’enceinte du parc par Monsieur Bertrand , ancien juge de paix . (27)

Dans les mémoires de la société des antiquaires du centre de 1875-1876, Monsieur G. Vallois membre de cette société, donne sur l’établissement des camps romains les détails les plus curieux. Je détache de son travail les passages suivants : (28)

Petite Histoire :Description d’un camp romain

Petite Histoire :Transposition du camp romain sur la ville de Sancerre

Petite Histoire :Les voies romaines partant de Sancerre

Petite Histoire :La ville de Gordon de César au 5ème siècle

Avant de donner la description de cette ville disparue et de relater les causes multiples de sa destruction, il me semble utile de présenter à ce sujet quelques observations. (29)

Pour reconnaître et trouver l’emplacement véritable de la ville de Gordon et de Son Castrum au milieu des affirmations contradictoire de Monsieur Chaumeau , Nicolay , La Thaumassière , Raynal , de Certain et Chavoudret (Chavaudret), la chose est assez difficile. Cependant en y réfléchissant, on est amené à se dire ceci : (30)

Petite Histoire :Les habitants de Gordon emmenés en esclavage et sauvé par Saint Romble

D’après le même bénédictin : Raoul Tortaire , que je citerai tout au long dans les pages qui vont suivre. Le Castrum était sur une montagne escarpée et dominait la ville qui était considérable. Celle ville devait, en raison de son importance avoir de nombreuses églises, au moins un Hôpital (Hospice Civil) et un cimetière. Elle était le siège d’une vicairie importante et l’on devrait en retrouver la trace dans les vieux titres. Une cité aussi populeuse devait avoir plusieurs bureaux de péage. Enfin des monnaies anciennes ont dû être recueillies sur son emplacement. (31)

Voyons où nous pouvons retrouver ces conditions réunies. (32)

Saint Satur était-il traversé par la Chaussée de César  ? (33)

Comprenait-il anciennement un Château situé sur une côté escarpée ? (34)

Est-il resté à Satur quelques souvenirs de la vénération des habitants pour Saint Romble , le bienfaiteur et le père spirituel des habitants de Gordon ? (35)

Saint Satur a t-il été anciennement une grande ville ? (36)

Y existait-il plusieurs églises, des hôpitaux ? (37)

Est-il possible de confondre la vicairie de Saint Jean, établie ou l’Abbaye de Saint Satur avec la vicairie de Saint Romble ou de Gordon ? (38)

Saint Satur avait-il des bureaux de péage ? (39)

Des monnaies antiques ont-elles été trouvées dans le village même ? (40)

A ces questions, l’on peut répondre hardiment par la négative.{Bonnin page : 381} (41)

Petite Histoire :Description de Saint Satur

La ville actuelle de Sancerre sise sur le sommet de la montagne remplit-elle les conditions voulues ? Aucunement. (42)

Petite Histoire :Description de Gordon

Petite Histoire :Histoire de Saint Romble

Petite Histoire :Texte religieux en latin sur la vie de Saint Romble

Les deux textes ci-dessus sont, on en conviendra, des plus importants, le dernier surtout où Saint Romble est invoqué comme le refuge, le protecteur des sancerrois. Ce qui indique clairement qu’au 15ème siècle, époque à laquelle cette prose fut composé, l’ancien Sancerre était bien considérer par tous comme était l’antique Cité de Gordon. Du reste le nom de la bourgade de Saint Satur n’eut {Bonnin page : 385} prononcé ni les leçons ni dans la prose. (43)

Petite Histoire :Inondation terrible de la Loire en 580

Petite Histoire :Création d’une léproserie en 583 suite au concile de Lyon

Petite Histoire :Maison seigneuriale sur le champ de la Motte

Petite Histoire :Destruction de la ville par Pépin le Bref en 767

Petite Histoire :Les normands au 10ème siècle s’emparèrent de Sancerre et la transformèrent en ville fortifiée

Voici quelques détails sur les quatre églises connues de la ville de Gordon (44)

Petite Histoire :Église Saint Romble

Petite Histoire :Église Notre Dame de Saint Romble

Petite Histoire :Chapelle Sainte Catherine

Petite Histoire :Église Saint Ythier

Petite Histoire :Les bureaux de péage à Gordon

{Bonnin page : 392} (45)

Petite Histoire :Le Château des Eaux-Belles

Petite Histoire :Le 3ème bureau de péage de la ville de Gordon

Petite Histoire :Le 4ème bureau de péage à Gordon

Petite Histoire :Le Cimetière de Saint Romble

Petite Histoire :Miracle du Saint Vinage en 1050

Petite Histoire :Destruction de Gordon par le Seigneur de Nevers en 1158

En 1178, ce travail était terminé et la nouvelle cité à l’abri d’un coup de main. (46)

En 1190, Étienne de Sancerre s’affranchit et cette mesure eut immédiatement pour résultat d’y attirer de nombreux commerçants dont les entrepôts étaient en sécurité derrière ses fortes murailles. C’est très probablement vers cette époque que fut établie la fameuse foire franche de Pasques Fleuries, aujourd’hui le Beau Marché . (47)

L’autre partie se groupa autour et sous la protection de l’abbaye voisine et forma le village de Saint Satur . Voilà la vérité sur l’origine de Sancerre en celle de Saint Satur . (48)

Ce qui resta de la ville antique, bien que situé en dehors des mûrs de la nouvelle enceinte fortifiée fut rattaché à la ville de Sancerre. Mais cette malheureuse cité ravagée plusieurs fois par la Loire , deux fois détruite par Egidius et Pépin le Bref (Pépin III), dépeuplée par la peste, devait finir dans une autre catastrophe. (49)

Petite Histoire :Destruction de la ville par les anglais en 1420

Pour en finir avec Gordon dont nous n’aurons plus à nous occuper désormais, je dois dire que des recherches nombreuses faites par moi depuis plus de vingt cinq ans sur l’emplacement de cette cité, m’ont permis de constater que, soit par suite des travaux de culture ou du glissement continu des terres du fond supérieur sur le fond inférieur par l’écoulement des eaux pluviales, soit par {Bonnin page : 400} suite de l’effet de ce phénomène que les savants appellent non sans raison l’alluvion des siècles, la surface primitive de Gordon se trouve actuellement enfouie sans plusieurs mètres de terre. (50)

Ainsi l’ancienne Fontaine au Puits Carré de Putet , qui avait donné son nom à un quartier du l’ancienne ville (Puteus) est parait-il à au moins 4 à 5 mètres au dessous du sol actuel. (51)

Les ruines trouvées dans les Vignes de Caillerie , du Pavé , du Petit et du Grand Fricambault présentent la même particularité. Dans des vignes sises aux Ardillères (Ardillières) et au Climat de Sériau , sur le bord de la Chaussée de César , des carrelages entiers furent découverts il y a une vingtaine d’années à plus de deux mètres de profondeur. Dans le parc du Château, c’est à dire dans la partie supérieure de la ville antique, on les trouva presque à fleur de terre. (52)

Au moyen de cette observation, les personnes qui pourraient s’étonner de ce qu’aucuns vestiges de théâtre, arènes, prétoires ou portiques, n’aient été découverts jusqu’à présent dans le périmètre de cette ville, en comprendront la raison. Les vestiges étant enfouis à une grande profondeur et dans des terrains où les travaux de culture n’exigent pas des fouilles importantes. Il est assez naturel qu’ils n’aient pas été mis à jour jusqu’à présent, mais on les découvrira plus tard. J’en ai la certitude. Du reste, il peut le faire aussi, et cela même est très probable, que les débris de l’ancienne ville aient été recueillis et aient serai tout à la réédification du château, qu’à la construction des mûrs d’enceinte et des maisons de la nouvelle ville. (53)

Des monnaies nombreuses appartenant à l’époque de l’occupation romaine et travers à Pignol à Putet , à Fricambault , à Saint Thibault , attestant de la manière la plus certaine l’ancienneté de la Ville de Gordon. (54)

Il m’a été permis également de reconnaître dans certains chemins du territoire de Sancerre des rues de la vieille ville. (55)

Petite Histoire :La Chaussée Césarienne

Petite Histoire :Le chemin de la Porte Oison à Saint Romble

Petite Histoire :La Ruelle de Guénichon

Petite Histoire :Le Grand Sentier de Caillerie

Petite Histoire :Le Chemin des Étangs

Petite Histoire :Autres chemins et lieux